lundi 20 août 2012

Je cherche après Titine

 Article mis à jour en juillet 2021 


Charlot dans le film Les Temps modernes sorti en 1936.

Titine est le diminutif de plusieurs prénoms féminins comme : Célestine, Christine, Clémentine, Martine, Valentine...
... et en 1911 on chante déjà : Viens donc Titine !

Je cherche après Titine est une chanson écrite en 1917.
Paroles : Marcel Bertal, Louis Maubon et Henri Lemonnier.
Musique : Léo Daniderff.
En 1925, Bertal et Maubon avec Émile Ronn écrivent, toujours sur une musique de Léo Daniderff : J'ai retrouvé Titine (Fox-trot).

La chanson Je cherche après Titine a été interprétée par :
Gaby Montbreuse (1895-1943) en 1917.
André Perchicot (1888-1950).
Jacques Hélian (1912-1986) en 1952.
Henri Crolla (1920-1960) à la guitare en 1955.

 
Andrex (1907-1989) en 1958.

Yves Montand (1921-1991) en 1959.

Georgette Plana (1917-2013) en 1971.


Charlie Chaplin (1889-1977) utilise la musique de la chanson dans son film Les temps modernes en 1936. C'est la dernière apparition du personnage de Charlot et la première fois que l'on entend la voix de Charlie Chaplin.

La chanson apprise par les soldats américains dans les tranchées de la Grande Guerre est devenue célèbre aux États-Unis où elle évoque les années folles en France.
Voir dans ce blog l’article  La mort  où en bas de page j'ai transcrit le texte en charabia.

Je cherche après Titine sur le site Du Temps des cerises aux Feuilles mortes.

Ludwik Sempoliński (1899-1981) crée en 1939 « Wasik, ach ten wasik » que l’on peut traduire par « Oh ! Quelle moustache ! »,un numéro de cabaret polonais.
L. Sempoliński y annonce la montée du nazisme sur l’air de Je cherche après Titine. Une moustache chasse l’autre. Celle de Charlot faisait rire, celle d’Adolf sème la terreur dans toute l’Europe…

Oh ! Quelle moustache !

En haillons, mais quelle grâce !
Ce chapeau melon, cette mélodie,
Sans autre préambule,
On le devine immédiatement. Oui, c’est moi.
Un sourire comme une lumière                         
Rayonnant à travers la noirceur du monde.
Et des chaussures usées comme celle d’un clochard,
Une démarche chaotique,                          
Et… moustache, mon luxe, mon côté chic.

Elle se montre et c'est l'éclat de rire.

Cette moustache ! oh ! cette moustache !
Cette allure, cette mèche de cheveux, cette musique,           
Et cette grâce, cette timidité, ce regard,
Et ce rire, oui, c’est moi.     
Oh mesdames ! oh messieurs !
Oui, rire est bon pour la santé.
Titine, oh Titine, c’est mon unique chanson.

Vous souvenez-vous un samedi
Quand vous étiez triste et seul comme un chien,
Vous êtes allé au cinéma voir “La ruée vers l’or”.
Vous avez ri à en pleurer.
Et rappelez-vous quand vous êtes allés                      
Pour la première fois au cinéma.
Après vos larmes et mon numéro,
J’ai vu votre visage dans le noir.
J’ai juste fait ça, et vous avez ri à en pleurer.

Cette moustache ! oh ! cette moustache !
Malheureusement, la concurrence est là.
Récemment un rival veut prendre mon humble trône.
Un nouveau candidat, dangereux, LUI.
Il a remplacé mon silence par des cris,               
Mes rires sont devenus de la peur.
Mon chapeau melon est maintenant un casque.
La police aussi le soutient, oh !
Ma moustache, mon truc à moi, mon astuce,
Il l’a prise et l’a jetée et tout le monde avec dans un hurlement

Cette moustache ! oh ! cette moustache !

Domenico Paolella dans son film Canzoni, canzoni, canzoni (1953) utilise le thème de la chanson : Un jeune homme timide imagine une rencontre avec la femme de ses rêves.

Jacques Brel s’inspire de cette chanson pour écrire Titine en 1964.
Il la retrouve par hasard près de la gare Saint Lazare.
Elle était partie voir un film de Charlot…


Federico Fellini utilise la musique de Léo Daniderff pour le film Les clowns (1971).

Pina Bausch utilise le thème de la chanson dans sa pièce Kontakthof (Lieu de rencontre) créée en 1978 :


Interprétations récentes :
J-Five (rappeur américain - 2004, avec la participation de l'une des petites filles de Charlie Chaplin ; Dolores Chaplin) :



49ers (groupe italien - 2010) :


The Jaunting Martyrs (groupe basé à San Francisco) :


Le quintette à cordes Opa Tsupa utilise le thème musical de la chanson dans un titre à l'atmosphère swing-manouche :


Les paroles de la première version :

Je cherche après Titine

Mon oncle le baron des Glycines
Qui a des fermes et des millions,
M'a dit : Je pars pour l'Argentine
Et tu connais mes conditions :
Mon héritage je te le destine
Mais tu ne toucherais pas un rond
Si tu ne prenais pas soin de Titine
Pour qui j'ai une adoration...
Y a huit jours qu'elle n'est pas rentrée
Et je suis bien entitiné...
Refrain
Je cherche après Titine, Titine, oh ! Titine !
Je cherche après Titine et ne la trouve pas
Je cherche après Titine, Titine, oh ! Titine !
Je cherche après Titine et ne la trouve pas.
Elle avait les yeux en losange
Un regard très compromettant
Elle était frisée comme un ange
Et s'tortillait tout en marchant
Titine, avec son cœur frivole
Changeait de flirt dix fois par jour
J'en avais honte, mais ce qui me désole
C'est qu'elle est partie pour toujours
C'était ... vous la reconnaîtrez bien
Une chienne qui a vraiment du chien.
 

Refrain


Les paroles de la deuxième version :
Version de Marcelly (1882-1966).

Je cherche après Titine

Je vous demande pardon, messieurs dames,
D'avoir l'air inquiet et confus
C'est que j'ai perdu, ah, quel drame !
La chose à quoi je tenais l' plus
Ce n'est pas un collier, non, mon ange
Ni des bijoux ni ma vertu
Car ça encore, y en a d' rechange
C'est Titine dont j'étais l' Jésus !
Titine qu'était tout mon trésor !
Où qu' t'es-t-y ma Titine en or ?
Refrain
Je cherche après Titine
Titine, ah Titine !
Je cherche après Titine
Et ne la trouve pas
Je cherche après Titine
Titine, ah Titine !
Je cherche après Titine
Et ne la trouve pas
Ah, maman ! Ah, papa !
Je la recherche partout sans trêve
La nuit, le matin, le tantôt
Elle était le songe de mes rêves
Aussi, l'autre jour dans l' métro
Entassés comme des sardines
Près d'une dame, j'étais debout
Lorsque j'entendis ma voisine crier
"Pour qui me prenez-vous ?
Votre main bouscule le pot d' fleurs !
Que faites-vous là, vil imposteur ?"
Refrain
Voilà le signalement de ma belle
Elle a de grands cheveux coupés court
Des bas qui tiennent par des ficelles
Elle pleure dès qu'on parle d'amour
Dans les boîtes où l'on batifole
Si vous la voyez, ce démon
Dites-lui qu'elle cesse de faire la folle
Et qu'elle revienne à la maison
Dites qu' vous l'aimez, ça ne fait rien
Mais rendez-la-moi le lendemain
Refrain