mercredi 21 janvier 2015

14 - 18

 Article mis à jour en juin 2021

Affiche “ordre de mobilisation générale” 1 - Archives Nationales - AE-II-3598
Les affiches ont été imprimées en 1904. Il ne restait que la date à écrire à la main...

Prophétie :
Le 21 juin 1914, une semaine avant l'attentat de Sarajevo, meurt Bertha von Suttner, pacifiste, lauréate du prix Nobel de la paix 1905 et auteure entre autres du roman Bas les armes ! (1889). Constatant l'accumulation des problèmes : conflits internationaux, guerres coloniales, montée des nationalismes et de l'antisémitisme, elle avait prédit : " La prochaine guerre sera effroyable comme aucune des précédentes. Les villes seront transformées en amas de cendres, les champs seront couverts de cadavres. Sous les vagues des submersibles lanceront des torpilles pour envoyer par le fond d'énormes paquebots. Dans les nuages des dirigeables armés feront tomber depuis des centaines de mètres d'altitude des soldats estropiés tels autant de flocons de sang. "

Causes de la Première Guerre mondiale :

Frontières de l'Empire ottoman à son apogée à la fin du 17e siècle - Jean-Paul Burdy.
- L'Empire ottoman est une mosaïque de peuples et de croyants. Il est organisé en communautés ou millets : Chrétiens orthodoxes, Catholiques arméniens, Juifs et Musulmans. Cette dernière communauté a la prééminence. Mais, nées de la Révolution française, les nouvelles aspirations des peuples à la liberté et à l'émancipation vont créer un monde politique inconciliable avec l'Empire.
- 1821 : Dans les Balkans, la guerre d'indépendance grecque est un exemple pour les autres minorités de l'Empire. La France, la Grande-Bretagne et la Russie, aux intérêts contradictoires, soutiennent les indépendantistes grecs et convoitent les territoires ottomans. Les communautés fondées sur l'identité religieuse et la langue se transforment en nations.
- Guerre russo-turque de 1877-1878. La Russie mène la guerre sur deux fronts : le Caucase et les Balkans.
- Congrès et traité de Berlin de juillet 1878 : Le chancelier allemand Bismarck se pose en arbitre des relations internationales afin de gérer, sans recours à la guerre, les problèmes résultant du déclin du pouvoir de l'Empire ottoman en Europe, et la lutte d'influence des puissances européennes sur les pays libérés du joug ottoman.
Dans le dernier quart du 19e siècle, les Européens établis dans l'Empire profitent de conditions économiques favorables. Mais l'impérialisme européen est en quête de nouvelles ressources et de nouveaux marchés. Ainsi en 1881, la France occupe l'Algérie et la Tunisie ; et en 1882 la Grande-Bretagne intervient en Égypte et contrôle le Canal de Suez. Pour l'Empire ottoman, c'est une trahison, mais pour l'Allemagne, nouvelle grande puissance économique, c'est une opportunité. Dans l'article Voie verte, voir : Le chemin de fer de Berlin-Bagdad.
- 1895 : Victoire du Japon sur la Chine. Le Japon montre sa puissance économique, mais la Russie limite ses ambitions territoriales.
- 1898 : Victoire des États-Unis sur l'Espagne. Les États-Unis deviennent une puissance mondiale.
- 1899 : Création de la Cour permanente d'arbitrage.
- 1904 - 20 août : Parution du numéro 177 de L'Assiette au Beurre - La Paix, réalisé par le peintre Frantisek Kupka. Les illustrations rappellent le contexte historique des années précédentes : Défaite française lors de la guerre de 1870, colonisation, impérialisme, armement, patriotisme, alliances...

>>> Article de Alexandre Sumpf / L'HISTOIRE PAR L'IMAGE - mars 2018.
- 1904-1905 : Guerre russo-japonaise. La Russie tsariste vacille.
- 1905 : L' incident de Tanger. Les puissances européennes s'opposent sur le statut du Maroc.
- 1906 : Conférence d'Algésiras. Elle est dédiée à la question marocaine.
- 1908 : Les Jeunes-Turcs encouragent les mutineries au sein de l'armée ottomane. Ils veulent mettre fin à trente ans de pouvoir despotique du sultan Abdülhamid II et ramener la démocratie. Mais cela permet aux oppositions de s'exprimer et crée la montée du nationalisme turc.
- 1911 : L'Italie occupe la Libye. Ce qui montre que l'Empire Ottoman ne peut se défendre. 
- Les guerres balkaniques 1912-1913 : Balkanisation et poudrière balkanique. Les nouvelles frontières des Balkans annoncent les conflits à venir.
- Attentat de Sarajevo : 28 juin 1914.
- Échec du socialisme : Jean Jaurès n'a pas pu unir les prolétariats français et allemand pour qu'ils refusent de faire la guerre. Les nationalismes l'ont emporté.
- Dernier discours de Jean Jaurès à Lyon-Vaise, le 25 juillet 1914 :
" La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l'Autriche ont contribuer à créer l'état de choses horrible où nous sommes. L'Europe se débat comme dans un cauchemar. "
Jean Jaurès est assassiné le 31 juillet 1914 :


- Point de vue européen raconté par Wikipédia.
- Point de vue africain raconté par Amadou Hampâté Bâ (1900 ou 1901-1991), écrivain et ethnologue malien, dans ses mémoires Amkoullel, l'enfant peul :
" Les hommes, assis par groupes, discutaient entre eux. Ils se demandaient surtout pourquoi les Français et les Allemands en étaient venus aux armes. Pour les uns, c'était sûrement à cause d'un litige portant sur la terre : une limite entre champs, entre terrains de chasse ou de cueillette, entre lieux de pêche ou de pâturage ou autre chose de ce genre ; peut-être des troupeaux allemands avaient-ils pénétré sans autorisation dans les prairies françaises ? Pour d'autres, il ne pouvait s'agir que d'une question de femmes. Les chefs des peaux allumées [les Blancs N.D.R.], tout le monde le savait, étaient d'ardents lapins, leur membre viril conservait bien la chaleur et s'enthousiasmait dès qu'une belle femme venait balancer sous leurs yeux sa taille fine et ses hanches bien rondes. On ajoutait que les femmes étaient très rares en France (opinion fondée sur le fait que les coloniaux amenaient très rarement leurs épouses à la colonie et se cherchaient des compagnes dans la population indigène) et que, d'ailleurs, elles tenaient plutôt du tempérament de la vache paisible que de celui de la chatte - entendez par là qu'elles n'engendraient que peu d'enfants, comme la vache qui ne donne qu'un veau à la fois alors que la chatte met au monde des portées nombreuses. De plus ne disait-on pas qu'elles donnaient naissance à trois fois plus de garçons que de filles ? Dans un pays où il y avait une si grande pénurie de femmes, tout ce qui touchait à cette question ne pouvait manquer d'être un détonateur de guerre...
D'un autre groupe se leva le Diawando [ethnie parlant peul N.D.R.] Guéla M'Bouré, qu'on appelait le grand parleur. Il imposa silence à tout le monde, puis déclara d'une voix forte :
Depuis un long moment, nous discutons en vue de comprendre pourquoi les Français nos maîtres, et les Allemands que nous ne connaissons pas, sont entrés en guerre. Pour les uns, c'est une question de femmes. Pour les autres, c'est une question de champs. Ô frères de ma mère, vous n'y êtes pas, la vérité est tout autre ! La voici, sans méandres ni aspérités, unie et bien plate comme la plaine de la zone inondable : nous constituons, pour les peaux allumées, un bien matériel très important. Aux uns ils ont enseigné leur langue, aux autres leur façon de cultiver, à d'autres encore le métier de la guerre, et ainsi de suite. Pourquoi tout cela ? Ce ne sont pas des apôtres venus s'acquitter d'une mission charitable sans attendre de récompense immédiate ; ils ne travaillent que pour la vie d'ici-bas, ils n'attendent rien de l'autre monde. Il y en a même parmi eux qui ne croient ni en Dieu ni en la vie future. On dit que leur chefferie a coupé les ponts avec Dieu ; leurs marabouts n'ont aucune place dans leurs conseils, et ils ont fait une séparation nette entre leur mosquée (l'Église) et leur case à palabres (l'État, le Parlement).
Pourquoi les toubabs [docteurs en arabe - désigne les Européens N.D.R.] sont-ils venus nous envahir, pourquoi nous ont-ils capturés et domestiqués ? Uniquement pour se servir de nous en cas de besoin, tout comme le chasseur se sert de son chien, le cavalier de son cheval et le maître de son captif : pour les aider à travailler ou à combattre leurs ennemis. Cela n'a rien d'étonnant. Nous aussi, jadis, nous avons fait des captifs par la guerre, avant de le devenir nous-mêmes.
Et pourquoi les toubabs d'Europe se sont-ils déclaré la guerre ? Mes frères, je vais vous le dire : les Français sont entrés en guerre pour nous conserver, rien que pour nous conserver, et les Allemands pour nous avoir. Il ne faut pas chercher une autre explication. D'ailleurs, à quoi bon perdre notre temps à nous interroger sur les motifs de leur bagarre ? Il vaudrait mieux trouver un moyen de faire dérailler cette calamité, car quelle que soit la cause de cette guerre, nous en subirons le poids d'une manière ou d'une autre... "
- Bibliothèque nationale de France - La guerre 14-18 :
Pourquoi ? (facteurs et étincelles de la guerre)
L'Europe en 14
La guerre à l'horizon
Le choc
Images (albums, affiches et cartes) :

Le Petit Journal - La une du dimanche 20 septembre 1914 : " Sus au monstre ! " (détail).

L'Union sacrée :
En France, après l'ordre de mobilisation générale, le président de la République, Raymond Poincaré, convoque le Parlement en session extraordinaire pour le 4 août. Dans son message, lu par le président du Conseil René Viviani, est utilisé le terme d'Union sacrée pour dire la nécessaire solidarité face à l'ennemi. A la fin de la séance les Chambres décident de s'en remettre au gouvernement pour la conduite de la guerre.
>>> Wiki Rouge - L'Union sacrée dans les différents pays.

L'Union sacrée.

Que faisaient-ils quand le monde a basculé dans la grande guerre ? Un document de Grégoire Leménager, journaliste de L'Obs.

Témoins :
Qui, du général, du journaliste, de l'historien, de l'artiste ou du photographe amateur est le mieux à même de dire ce qu'est la guerre au plus près, les souffrances des hommes, les atrocités et les fraternités du champ de bataille ?
Le 21 mars 1915, l'hebdomadaire Le Miroir offre une prime de 30 000 francs (À cette époque le salaire annuel d'un instituteur est de 1 600 francs environ) à " l'auteur de la plus saisissante photographie de guerre. " >>> Article de la Bibliothèque Clermont Université : Photographier la guerre.


Marcel Charlot
Marcel Charlot, tué en Champagne le 25 septembre 1915, était dessinateur à la Cie des chemins de fer de l'Est. Proche des ingénieurs, il est informé de l'imminence de la déclaration de guerre et avertit ses parents dans une lettre publiée par l'hebdomadaire La Vie du Rail du 23 avril 2014 (N° 3464 - Page 41) et que je retranscris ici :

Épinal le 30 juillet 1914, 16h 45

Très chers parents,

Un mot à la hâte. J'ai bien reçu la lettre de maman ce matin, et je l'en remercie beaucoup.
Naturellement, au moment où j'ai écrit ma dernière lettre, la situation, quoique grave, était loin d'y être autant qu'aujourd'hui, c'est pourquoi je pouvais à ce moment-là parler encore de voyages.
Gaston me demande ce qu'on pense de la guerre à Épinal. Je lui dirais qu'on est très calme. Tout le monde parle de la guerre, mais sans excitation, sans emballement. Tout le monde reconnait que la situation est extrêmement grave, comme jamais elle n'a été. Jamais, vous entendez bien, nous avons été si près de la guerre. Et grand Dieu quelle guerre, la plus affreuse, la plus terrible que l'on aura jamais vue, puisque que toute l'Europe y participera ! Ce sera la lutte à outrance, la vie ou la mort.
Devant les banques, grands cafés où toutes les demi-heures, à peine, paraissent les dépêches, une foule immense s'y porte. Chacun les lit, puis passe son chemin. On n'entend pas un cri, tout le monde garde son sang-froid. Le soir, l'animation dans les rues est intense, on croira qu'il y a une fête, mais ce n'est pas la même chose, ce sont des discussions par groupes de 3 ou 4, on sent que ce n'est pas ordinaire, que la situation est grave, et qu'il se passe loin de nous, dans les chancelleries quelque chose de terrible.
Les banques, caisses d'épargne, tous ces jours-ci furent envahies par les clients qui venaient retirer de l'argent. Il y a 2 jours, la Banque d'Alsace-Lorraine a remboursé dans sa journée 800 000 francs, le Crédit Lyonnais 600 000... et tous les établissements de crédit ainsi... Hier après-midi, on est venu louer au Crédit Lyonnais, trente coffres-forts pour 3 mois... Le commerce est totalement arrêté, rien ne va plus, on est dans l'incertitude, dans l'attente. Plus d'or, c'est impossible d'en avoir, de la monnaie en argent, c'est très difficile, les billets sont refusés partout. Il y a 2 jours, au buffet de la gare, on refusait les billets déjà. A Vittel, les buveurs sont tous partis, ou presque tous, ils craignent de rester prisonniers dans ce trou. Cela ne fait rien, si jamais cela s'arrange, mais j'en doute, quelle perte pour tout le monde, pour le commerce.
Naturellement, dans notre service, depuis 3 jours, on ne travaille que pour cela. J'ai suspendu tout dessin et fait des notes pour les districts qui nous viennent de l'ingénieur, et qui lui, les reçoit de Paris, du ministère de la Guerre. Ce sont des ordres de faire garder les voies principales des lignes de chemin de fer, garder les ouvrages d'art (viaducs, etc.), instructions sur les postes de gardiennage, mise en état des raccordements directs, jonctions de secours, etc.
Ce soir la situation est très grave, extrêmement grave. Le bureau est divisé en deux, il y en a la moitié qui sont partis et reviennent à 9h pour jusque 1h du matin. On reçoit à l'instant même un PV de l'État, pour faire l'envoi aux chefs de district de leur dossier de mobilisation.
 Nous nous attendons cette nuit à la mobilisation, c'est terrible. Cette fois je crois que ça y est.
Quand vous recevrez ma lettre, qui ne partira que ce soir, je crois que la guerre sera déclarée. 
Je souhaite me tromper, mais j'en doute. Peut-être ne recevrez-vous pas ma lettre, demain matin, cette nuit même tout sera sans doute militarisé. Si enfin vous la recevez avant que l'irréparable soit fait, tenez-vous prêts à tout, la situation n'a jamais été si grave et la guerre si prête. Faites quelques provisions, cela ne pourra que vous servir. Quant à moi, toujours en bonne santé, je reste au service de la Compagnie jusqu'à nouvel ordre, après on verra.
Bonne santé à tous, du courage et surtout du sang-froid.
Mille baisers à tous, Blanche, Paul, Margot, Gaston et Man Victoire.

Marcel

Je n'ai personnellement plus aucune confiance. Si ce n'est pas demain que nous aurons la guerre, ce sera dans quelques jours. Pourquoi ?
Parce que l'Autriche veut démonter, anéantir la Serbie et que la Russie ne le permettra pas. La France, liée à la Russie par ses traités est obligée de marcher. C'est la guerre européenne à bref délai.
Quelle horreur !

Départ de la classe 1913 - Gare de l'Est - Photo : Agence Rol.

Anatole France (1844-1924) - Écrivain.
- Sur la voie glorieuse (1915) : Participation à l'effort de guerre.
- " On croit mourir pour la patrie on meurt pour des industriels " : Article paru dans le journal l'Humanité du 28 juillet 1922, une lettre ouverte au directeur de l'époque, Marcel Cachin, pour signaler un livre de Michel Corday (1869-1937), Les Hauts Fourneaux, sur les origines de la Première Guerre mondiale.

Émile Verhaeren (1855-1916) - Poète.

Sigmund Freud (1856-1939) - Psychanalyste.

Philippe Pétain (1856-1951) - Militaire et homme politique.
Le 26 février 1916, Philippe Pétain, alors général, prend le commandement des troupes françaises du front de Verdun.
>>> La bataille de Verdun (1929) - Le récit présente la chronologie de la bataille et les conceptions stratégiques de son auteur.

Maximilien Luce (1858-1941) - Peintre et militant libertaire. Quand la première guerre mondiale éclate Maximilien Luce choisit de peindre l'histoire contemporaine vue du côté des soldats et des sans-grade : départ des combattants - retour des permissionnaires épuisés et des blessés - résignation des familles.

Maximilien Luce-La Gare de l'Est sous la neige-1917
La gare de l'est sous la neige - Maximilien Luce (1917).

Claude Debussy (1862-1918) - Compositeur.
- La berceuse héroïque (Novembre 1914) - Hommage au roi des Belges et à ses soldats.
- Noël des enfants qui n'ont plus de maison (Décembre 1915) - Article Wikipédia.
Nous n’avons plus de maisons !
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris,
Jusqu’à notre petit lit !
Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi,
Ils ont brûlé l’église et monsieur Jésus-Christ
Et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller !
Nous n’avons plus de maisons !
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris,
Jusqu’à notre petit lit !
Bien sûr ! Papa est à la guerre,
Pauvre maman est morte
Avant d’avoir vu tout ça !
Qu’est-ce que l’on va faire ?
... 
- Ode à la France (1916-1917) - Sur un poème de Louis Laloy.

Maurice Barrès (1862-1923) - Écrivain et homme politique.
Il est surnommé le rossignol du carnage par Romain Rolland et est élu chef de la tribu des bourreurs de crâne par le Canard Enchaîné.
Malgré son antisémitisme, il rend hommage aux juifs tués durant la Grande guerre dans :
Les diverses familles spirituelles de la France (1917).

Félix Vallotton (1865-1925) - Artiste peintre, écrivain.
>>> Peintures - Années 1910.


Rudyard Kipling (1865-1936) - Écrivain, célèbre notamment pour son roman Le livre de la jungle.
Il participe au Bureau de la propagande de guerre crée en septembre 1914.
Ses reportages sur La France en guerre sont publiés dans différents journaux anglais à partir de 1915.

Romain Rolland (1866-1944) - Écrivain.
- Au dessus de la mêlée (Article publié en septembre 1914 dans le Journal de Genève) = Manifeste pacifiste.

Emil Nolde (1867-1956) - Peintre expressionniste.
En 1913 il peint un tableau intitulé Soldats, une toile prophétique, car peu après Berlin sera remplie de soldats. La Première Guerre mondiale est en marche...


Émile Chartier dit Alain (1868-1951) - Professeur de philosophie, journaliste et écrivain.
En août 1914, âgé de 46 ans, Alain s'engage, puis rejoint un régiment d'artillerie et le front de la Woëvre où il est téléphoniste. En mai 1916, suite à un accident, il est blessé et hospitalisé. En janvier 1917, il rejoint près de Paris, au Bourget où est implantée une réserve aérienne, un service météorologique. Il est démobilisé en octobre de la même année.
- Mars ou la guerre jugée (Pamphlet publié en 1921). >>> Texte complet.

Louis Raemaekers (1869-1956) - Dessinateur humoristique.

Louis Raemaekers - To your health, civilization, 1916.jpg
To your health civilization ! (1914).

Léopold Chauveau (1870-1940) - Chirurgien, écrivain et artiste.
1914 : Il est chirurgien à l'arrière-front. A la fin de la guerre, suite au carnage et à la mort de sa femme et de deux de ses quatre fils, il abandonne la médecine. Il sera alors un écrivain et un artiste.
- Derrière la bataille (1916).

Marcel Proust (1871-1922) -Écrivain.
>>> Proust, écrivain de la guerre - Article de Stéphane Massonet, février 2015.

Paul Valéry (1871-1945) - Poète, essayiste et philosophe.
1897-1900 : Rédacteur au ministère de la Guerre.
En 1897, Paul Valéry publie 2 articles militaires : La Conquête allemande, un essai prédisant l'expansion de l'économie allemande et Éducation et instruction des Troupes.
1900 - 1922 : Secrétaire particulier d'Édouard Lebey, administrateur de l'agence Havas.
1914 : Paul Valéry âgé de 42 ans ne sera pas mobilisé.
1919 : La crise de l'esprit = 2 lettres de philosophie politique dans lesquelles l'écrivain s'interroge sur l'avenir de l'Europe. Extraits :
" Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. "

" Tant d'horreurs n'auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d'hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects ? "

" Or, l'heure actuelle comporte cette question capitale : l'Europe va-t-elle garder sa prééminence dans tous les genres ?
L'Europe deviendra-t-elle ce qu'elle est en réalité, c'est à dire : un petit cap du continent asiatique ?
Ou bien l'Europe restera-t-elle ce qu'elle parait, c'est à dire : la partie précieuse de l'univers terrestre, la perle de la sphère, le cerveau d'un vaste corps ?

Albert Herter (1871-1950) - Peintre et décorateur d'intérieur.

Le départ des Poilus - Août 1914 - Albert Herter (1926).
La photo ci-dessus est la reproduction d'un tableau de 12 m x 5 m installé dans la gare de l'Est à Paris. Le peintre américain Albert Herter l'a offert à la France en 1926 en souvenir de son fils ainé Everit Albert Herter tombé au champ d'honneur le 13 juin 1918.

Voir la description du tableau sur le site RAILS & HISTOIRE.

John McCrae (1872-1918) - Soldat, médecin et poète.
Un poème et le coquelicot comme symbole international du Jour du Souvenir :



Charles Péguy (1873-1914) - Poète chrétien, mais aussi penseur, publiciste et polémiste.
- Jeanne d'Arc (1897) : L'œuvre est dédiée à tous ceux qui seront morts pour l'établissement de la République socialiste universelle.
- Affaire Dreyfus (1894-1906) : Il s'engage dans la défense du condamné aux côtés de Daniel Halévy, Joseph Reinach, Émile Zola et Jean Jaurès.
- Notre Patrie (Essai publié en 1905) : Avec l'incident de Tanger (voir plus haut le § Causes de la Première Guerre mondiale) Charles Péguy prend conscience de la menace d'une invasion allemande. L'essai s'achève sur l'évocation d'une voix collective de toute une nation :
" ... au premier déclenchement, à la première intonation, tout homme entendait en lui, retrouvait, écoutait, comme familière et connue, cette résonance profonde, cette voix qui n'était pas une voix du dehors, cette voix de mémoire engloutie et comme amoncelée là on ne savait depuis quand ni pour quoi. "
- Péguy et Jaurès : Au moment de la Crise d'Agadir en 1911, Charles Péguy déclare : " Dés la déclaration de guerre, la première chose que nous ferons sera de fusiller Jaurès. Nous ne laisserons pas derrière nous ces traites pour nous poignarder dans le dos. "
- Ève (1913) : Aïeule du genre humain, mère charnelle des hommes.
Heureux les épis mûrs - Extrait :
Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,
Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.
Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.
Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle.

Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,
Couchés dessus le sol à la face de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,
Parmi tout l'appareil des grandes funérailles.

Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.
Car elles sont le corps de la cité de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.
...
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans la première argile et la première terre.
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. 
- A la mobilisation, Charles Péguy, lieutenant de réserve, rejoint son unité.
Le 5 septembre 1914, au N-O de Meaux, il est tué d'une balle en plein front. La bataille de la Marne qui vient de commencer devient quelques jours après une guerre de tranchées.


- Avec Charles Péguy - De la Lorraine à la Marne (Hachette, 1916) par Victor Boudon qui a assisté aux derniers instants du lieutenant Péguy :
" Nous tirons comme des enragés... A chaque instant, ce sont des cris, des plaintes, des râles significatifs... Et la voix du lieutenant crie toujours : Tirez, tirez, nom de Dieu ! D'aucuns se plaignent : Nous n'avons pas de sac, mon lieutenant, nous allons tous y passer ! Ça ne fait rien, crie Péguy dans la tempête qui siffle, moi non plus je n'en ai pas, voyez, tirez toujours ! Et il se dresse comme un défi à la mitraille... Au même instant une balle meurtrière fracasse la tête de ce héros... Il est tombé sans un cri. "


Henri Barbusse (1873-1935) - Journaliste, poète et écrivain.
En août 1914, âgé de 41 ans, Henri Barbusse se porte volontaire pour rejoindre le front. Il est successivement combattant, brancardier et secrétaire d'état-major. Malade, il est réformé en juin 1917.
- Carnet(s) de guerre : Durant l'année 1915, Henri Barbusse y note son expérience du front et les expressions des poilus. Un travail préparatoire à la rédaction du Feu.
- Le Feu : Journal d'une escouade. >>> Texte complet. Ce récit sur les conditions de vie des combattants de la Grande Guerre paraît sous forme de feuilleton à partir du mois d'août 1916 puis est publié en volume à la fin de l'année 1916. Il reçoit la même année le prix Goncourt, on le surnomme alors le Zola des tranchées.

Serguië Rachmaninov (1873-1943) - Pianiste et compositeur.
- Les Cloches : Symphonie chorale créée en 1913 d'après un texte d'Edgar Allan Poe - The Bells - traduit librement par Konstantin Balmont.
L'œuvre comprend 4 mouvements : on entend sonner les cloches des quatre âges de la vie. Les cloches d'argent pour l'enfance, d'or pour le mariage, de bronze pour les épreuves de la vie, et d'acier pour la mort.
Le troisième mouvement fait écho au danger qui menace l'Europe :
Entendez-vous le tocsin guerrier ?
Comme gémit le bronze infernal !
Ces bruits, au sein de l'horrible souffrance, répètent un récit de terreurs.
Comme suppliant de les aider, ils jettent leur cri dans la nuit.
Dans les oreilles de la nuit noire, chaque son, tantôt long, tantôt court, clame son effroi.
Et leur effroi est si grand.
Chaque cri est si insensé
Que les sons déchirés, incapables de résonner,
Ne peuvent que se choquer et crier ! Crier, crier !
Qu'implorer la pitié et adresser à l'énormité rougeoyante ses hurlements de désespoir !
Mais le feu insensé, sourd et tumultueux continue de brûler.
Tantôt sortant par les fenêtres et tantôt par le toit, il s'élance plus haut, toujours plus haut, et semble dire : Je veux monter très haut, flamber, et rencontrer le rayon de lune.
Ou je meurs ou je m'envole dans l'instant pour atteindre la lune.
La tocsin, le tocsin, le tocsin.
Si tu pouvais renvoyer cette horreur, cette flamme, cette étincelle, ce regard.
Ce premier regard du feu que tu annonces avec un sanglot, une lamentation et en tintant !
Mais désormais plus de salut pour nous.
Partout les flammes et le bouillonnement.
Partout la peur et l'indignation !
Ton appel, un désaccord de sons horribles, nous annonce le danger.
Tantôt le malheur enfle, tantôt il recule comme la marée !
Notre oreille distingue les vagues dans les changements de sons.
Le ressac de bronze gémissant diminue à nouveau, et sanglote à nouveau !


Sidonie-Gabrielle Colette (1873-1954) - Romancière, actrice, journaliste, et danseuse.
- Les chiens sanitaires (1915).
" En 1915, je suis allée faire un reportage sur ce que l’on nommait les chiens sanitaires et suivre en forêt de Rambouillet les démonstrations de dressage de chiens chargés de retrouver des blessés, des chiens porteurs d’un minimum de pansements, d’un peu d’eau-de-vie, d’un crayon enroulé dans un tube de papier. Le chien, retrouvant un blessé, ou même un cadavre, est dressé pour fouiller énergiquement ses poches, s’emparer d’un mouchoir, d’un gant ou même d’un bouton, d’un bout de cravate et rapporter à sa base d’ambulance la preuve que dans un fourré, dans un pli de terrain, un homme attendait le secours, le retour de la chaude vie, le son des voix cordiales, tout ce que lui avait promis, avec son halètement, son frais museau, sa rude caresse, cet ambulancier à quatre pattes. Je passai là bien des heures, jusqu’à la tombée de la nuit. Je ne me lassai pas de voir l’intervention, dans le dressage, de la personnalité animale."
- Les Mamans (1916).
- Bel-gazou ou la vie chère (1918).

Maurice Ravel (1875-1937) - Compositeur.
Maurice Ravel est exempté de service militaire à cause de sa fragile constitution physique.
En 1915, il compose Trois beaux oiseaux du paradis, une ballade qui évoque la guerre et ses drames. Poétiquement les oiseaux représentent le drapeau tricolore :
Le premier était plus bleu que le ciel,
Le second était couleur de neige,
Le troisième rouge vermeil.

Bien que réformé, il parvient après plusieurs démarches à être incorporé en mars 1916 comme conducteur d'un camion militaire.
Il refuse de rejoindre la Ligue nationale pour la défense de la musique française.
Fin 1916 - Début 1917, il est malade, opéré puis démobilisé.
En 1917, il compose Le Tombeau de Couperin, une suite de six pièces de piano, chacune dédicacée à des amis musiciens tués durant la guerre.



Thomas Mann (1875-1955) - Écrivain.
Pensées de guerre (Essai paru en novembre 1914).
Thomas Mann vit à Munich, avec sa femme et ses enfants quand la guerre éclate. Il se réjouit des manifestations patriotiques qui s'y déroulent le 3 août et défend la cause de l'Allemagne.
" La guerre ! Une purification, une libération, voilà ce que nous éprouvons, de même qu'un immense espoir. "
A propos de cet essai >>> La guerre - un jeu de l'esprit par Joëlle Stoupy.

Manuel Devaldès (1875-1956) - Typographe, écrivain, individualiste libertaire.
- La chair à canon (1ère édition 1908).
- Croître et multiplier, c'est la guerre ! (1933).

Anna de Noailles (1876-1933) - Poétesse et romancière.
- Les forces éternelles (1920) - Recueil de poèmes :
1ère partie = La guerre
2ème partie = Âme des paysages
3ème partie = Poèmes de l'esprit
4ème partie = Poèmes de l'amour

Alfred Machin (1877-1929) - Cinéaste.
>>> Maudite soit la guerre (Juin 1914) - Film prémonitoire :


Hermann Hesse (1877-1962) - Écrivain.

Jean-Norton Cru (1879-1949) - Enseignant et historien.
Il arrive au front en octobre 1914 où il découvre la guerre de tranchées. A partir de février 1917, il est interprète auprès de l'armée britannique puis de l'armée américaine. En septembre 1918, il donne des conférences aux États-Unis.
- Témoins : essai d'analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928 (Publié en 1929).
>>> Le Mouvement Social - Christophe Prochasson à propos de Témoins.
- Du témoignage (Version abrégée de Témoins publiée en 1930).
- Lettres du front et d'Amérique, 1914-1919 (Correspondance de Jean Norton Cru publiée en 2007).
>>> Le Mouvement Social - Christophe Prochasson à propos des Lettres du front.

Gaston Couté (1880-1911) - Poète.

Portrait de Gaston Couté par le dessinateur Jules Grandjouan.

En 1900, quand Gaston Couté a donc 20 ans, l'âge d'effectuer son service militaire (il sera réformé), la durée de celui-ci est de 3 ans ou d'un an quand on a "tiré le bon numéro", depuis une loi de 1889. En 1905 le ministre de la Guerre impose un service obligatoire pour tous d'une durée de 2 ans, qui en 1913 repassera à 3 ans pour faire face aux classes allemandes plus nombreuses que les françaises. >>> Petite histoire du service militaire en France.
- Nos vingt ans (Poème).
Gueux, qu'avions-nous jusqu'à ce jour ?
De l'or, pas un sou ! Du sol, pas un pouce !
Notre âge nous livre l'amour,
Blond trésor et vigne aux vendanges douces
Mais voici qu'on veut nous voler
Trois ans d'un bonheur éclos hier à peine.
Et voici qu'on veut affubler
Nos tendres vingt ans d'oripeaux de haine.
>>> suite du poème.
Gaston Couté sur You Tube.
Articles sur Gaston Couté >>> Dans l'herbe tendre.
Autres textes de Gaston Coupé :
- Drapeaux
- La paix
- Le fondeur de canons
- Les conscrits
- Révision

Guillaume Apollinaire (1880-1918) - Poète et écrivain.
Août 1914 : Il se porte volontaire pour combattre mais doit attendre sa naturalisation pour être engagé.
Avril 1915 : il est sur le front.
Mars 1916 : il est blessé à la tête par un éclat d'obus.
Mars 1917 : il est déclaré inapte pour le combat et est versé à la Censure.
Novembre 1918 : il meurt de la grippe espagnole.
Écrivant sans relâche, même au cœur de la guerre, Apollinaire a laissé quantité de poèmes et de lettres qui constituent un témoignage sur la Première Guerre Mondiale.


Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) - Peintre expressionniste.
Août 1914, partout en Allemagne c'est l'euphorie guerrière. L'élan patriotique est aussi partagé par les artistes. Kirchner s'engage au printemps 1915 comme chauffeur espérant échapper au carnage. Il est réformé quelques mois plus tard pour des problèmes de santé (Poumons-Dépression-Alcool-Drogues). Est-il encore un peintre ? Dans le tableau ci-dessous il se représente symboliquement la main coupée. Vient la convalescence, il recommence à peindre... mais les persécutions nazies le pousseront au suicide.

Autoportrait en soldat, 1915.

Robert Musil (1880-1942) - Écrivain.
A la déclaration de guerre, il note dans son journal : Berlin, août, guerre.
>>> L'Homme sans qualités (1ère parution en 1930).

Stefan Zweig (1881-1942) - Écrivain.
Pacifiste après avoir travaillé au bureau de presse de la guerre viennois (Groupe d'écrivains, de peintres et de photographe travaillant à la propagande de guerre), il part pour la Suisse en 1917...
- Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen = Autobiographie écrite en 1941 et parue en 1944. Un livre-testament dans lequel Stefan Zweig retrace l'évolution de l'Europe de 1895 à 1941.
>>> La levée des masses au début de la guerre.
>>> Stefan Zweig - Histoire d'un Européen, un film de François Busnel et Jean-Pierre Devillers :



Fernand Léger (1881-1955) - Artiste peintre.
>>> L'Histoire par l'image - Le cubisme sur le front.

Louis Pergaud (1882-1915) - Instituteur et romancier.
- De Goupil à Margot (Prix Goncourt 1910) = Recueil de nouvelles animalières.
- La Guerre des boutons, roman de ma douzième année (Publié en 1912) = La guerre pour de faux.
Mais la guerre pour de vrai est là : Mobilisé en 1914, il est tué dans la nuit du 7 au 8 avril 1915.
- Lettres de guerre. Lettres adressées à sa femme Delphine et à ses amis à partir du 28 juillet 1914.
>>> Écoutez ces lettres sur Littérature audio.
- Carnet de guerre (Publié intégralement en 1994). Il couvre la période allant du 3 août 1914 au 6 avril1915. Des mois de guerre, de corvées, de peur, de maladies, de solidarité, de mesquineries, de nuits sans sommeil. Extraits :
1er novembre : " Matin frais, soleil splendide, bombardement réciproque, les hommes roupillent, je veille. "
18 mars : " La mitrailleuse nous fauche jusque derrière P2 et les 77 nous éclatent devant le nez nous brûlant les yeux. Quantité de cadavres gisent déjà. Vers 2 ou 3h (...) Danvin [un ami] manque de se noyer dans un trou plein de boue, d'eau, de pissat, de merde et de sang. "
28 mars : " On a relevé les blessés. Quelques uns gisent entre les lignes avec des tas de morts. "

Pierre Chaine (1882-1963) - Auteur >>> l'article Histoires de rats.

Pierre Mac Orlan (1882-1970) - Écrivain.
- Les poissons morts >>> Texte complet. (Voir aussi l'article Histoires de rats)
Dans ce livre publié en 1917 et illustré par Gus Bofa (1883-1968), Pierre Mac Orlan raconte son expérience de la guerre entre 1915 et 1916. Ses témoignages expriment avec honnêteté le point de vue d'un combattant. "... le soldat d'infanterie, le plus modeste de tous et le plus malheureux, seul avec sa peur, dans les boyaux minant le sol où il est contraint de combattre, sait que la vie n'a plus de valeur. Désormais indifférent au sort de ses camarades, accoutumé à son travail meurtrier désespérément quotidien, il n'est plus choqué par les toits sans tuiles, par les maisons éventrées. Et le cocasse côtoie souvent le tragique dans l'indifférence du plus grand nombre.
En fait, le soldat, obsédé par le problème, pour lui le seul, de sa survie, s'efforce bien de se rassurer. [...] Il n'a, sur le champ de bataille, qu'une perception fragmentaire des évènements. Et il oubliera très vite les détails : les cris, les ombres, le bourdonnement des balles ou les plaintes d'un chien très loin, toujours à la limite de la réalité." - Pierre Mac Orlan : sa vie, son temps par Bernard Baritaud.

Jaroslav Hašek (1883-1923) - Journaliste et écrivain.
1915 : Mobilisation dans l'armée austro-hongroise. Il est fait prisonnier sur le front Est puis libéré lors de la révolution russe de 1917. Il s'enrôle dans l'Armée Rouge en 1918.
1920 : Retour à Prague, il commence la rédaction de ses souvenirs et des aventures du brave soldat Chvéïk.
- Aventures dans l'Armée Rouge (1921). Souvenirs de guerre.
- Le brave soldat Chvéïk (Premier volume publié en 1921 - 1ère traduction en français en 1932).
La guerre est absurde. Mais l'idiot du bataillon est-il un antimilitariste-ingénu ou un sage-débrouillard ? >>> Texte complet.

Gustave Blanchot dit Gus Bofa (1883-1968) - Illustrateur.
1914 : Gustave Blanchot est mobilisé comme simple soldat. Après cinq mois de campagne, il est gravement blessé aux jambes.
1915 : Il passe l'année d'hôpital en hôpital et est démobilisé en novembre.
1916 : Il dessine pour les journaux de guerre comme La Baïonnette et Le Crapouillot.
1917 : Chez les toubibs = Un ouvrage de caricatures racontant le quotidien des hôpitaux militaires. Première parution en décembre.
1921 : Le livre de la guerre de cent ans = Pamphlet contre la guerre.

Albert Londres (1884-1932) - Journaliste.

Max Beckmann (1884-1950) - Peintre et dessinateur.
Au début de la Première Guerre mondiale, Max Beckmann se porte volontaire comme infirmier.
Extrait d'une lettre à sa femme Minna - 11 octobre 1914 :
Dehors, le tumulte merveilleusement grandiose de la bataille. J'ai vu passé des hordes de soldats blessés et épuisés qui revenaient du champ de bataille, et j'ai entendu cette musique étrange, tout à la fois belle et effrayante. Quand une salve vient à retentir par ici, c'est comme si les portes de l'éternité s'ouvraient avec fracas. Tout suggère l'espace, la distance, l'infini. J'aimerais pouvoir peindre ce fracas. Ah ! cet abîme immense et beau à donner le frisson !
Extrait d'une lettre à sa femme Minna - 24 mai 1915 :
Il ne s'agit pas non plus que je participe à cette affaire comme historien, mais que je vive moi-même dans cette chose qui est une composante de la vie, comme la maladie, l'amour ou la jouissance. Tout est vie, merveilleusement variée, plein d'idées et d'inventions. Partout je découvre de profondes lignes de beauté dans la souffrance et l'endurance de cet horrible destin. Cette nuit, j'ai encore fait un merveilleux rêve apocalyptique pour la vingtième fois bientôt.
Été 1915, ébranlé par la guerre, Max Beckmann fait une dépression nerveuse. Il est démobilisé.

L'obus (1915).

Pierre Dantoine (1884-1955) - Caricaturiste.
1914 : Il est employé à la gare de Carcassonne quand la guerre éclate. Mobilisé, il sert dans le 272e régiment d'infanterie.
- La guerre : Recueil de dessins humoristiques réalisés après le conflit.

Georges Duhamel (1884-1966) - Médecin, poète et écrivain humaniste.
1914 : Engagé volontaire, il exerce comme chirurgien à Paris et à l'arrière-front et quelques mois plus tard décide de raconter les épreuves que subissent les blessés. A la fin du conflit il renonce à son métier de médecin pour se consacrer à la littérature.
- Vie des martyrs 1914-1916 (Publié en 1917) = Recueil de récits sur la souffrance des combattants. Extrait :
" Ils sont arrivés comme deux colis dans le même envoi, comme deux colis encombrants et misérables, pauvrement empaquetés et maltraités par la poste. Deux formes humaines empêtrées de linges et de lainages, sanglés dans d'étranges appareils dont l'un enfermait tout l'homme comme un cercueil de zinc et de fil de fer.
Ils paraissaient sans âge ; ou plutôt, n'avaient-ils pas tous deux mille ans et plus, l'âge même des momies ficelées dans le fond des sarcophages ?
On les a lavés, peignés, décortiqués et déposés avec bien des précautions dans des draps propres ; alors on a pu voir que l'un conservait un visage de vieillard et que l'autre n'était encore qu'un enfant. " >>> Texte complet.
- Civilisation (Publié en 1918 - Prix Goncourt) = Témoignage sur les ravages de la guerre.
- La pesée des âmes 1914-1919 (Publié en 1949) = Tome 4 de ses mémoires intitulés Lumières sur ma vie.

René Benjamin (1885-1948) - Journaliste et écrivain.
1914 : Mobilisé comme simple soldat. Grièvement blessé, il séjourne plusieurs mois à l'hôpital où il commence la rédaction  de son roman Gaspard.
- Les soldats de la guerre - Gaspard (Roman publié en 1915).
- Sous le ciel de France (1916).
- Le major Pipe et son père (1917).
- Les rapatriés (1918).
- Grand goujon (1918).

Louis Farigoule dit Jules Romains (1885-1972) - Professeur de philosophie, auteur dramatique et romancier.
1914 : Malade, il est affecté aux Services Auxiliaires.
Avec Les hommes de bonne volonté (27 volumes publiés entre 1932 et 1946), Jules Romain brosse un tableau de la vie politique, économique et sociale entre 1908 et 1933, profondément marquée par la Première Guerre mondiale.
- volume 15 - Prélude à Verdun : A l'automne 1915...
- volume 16 - Verdun : Hommage aux soldats de Verdun. Un extrait du chapitre 7 :
[ Le commandant Gastaldi et son adjoint Mazel ont été surpris par un bombardement... ]
" ... On n'entendait plus rien. Ce n'était pas simplement une accalmie, approximative ou locale. Plus rien jusqu'au fond de l'horizon, strictement plus rien. Le bombardement s'était arrêté d'un coup, comme certains orages.
-- Mauvais , ça murmura Mazel. Il regarda sa montre : 16 heures. Le silence durait depuis une minute. Il se glissa vers l'ouverture de l'abri, avec un reste de précautions. Il vit le sous-bois encore plein de poussière et de fumée. Des brindilles achevaient de tomber des branches. Tout sentait la ruine fraîche. Cela ressemblait à la minute qui suit l'effondrement d'une maison. Le silence était jeté là-dessus comme un drap sur un mort.
Pendant ce temps Gastaldi avait rampé jusqu'au trou du fond de la sape. Il regarda attentivement la portion du ravin et l'étroite bande des lignes ennemies que son œil pouvait atteindre. Rien ne bougeait encore dans le jour déjà déclinant.
Les deux hommes se retrouvèrent au milieu de l'abri.
-- Ils sortent ?
-- Je n'ai rien vu.
-- Qu'est-ce qu'on fait nous ?
Le commandant haussa les épaules :
-- Si je pensais que nous ayons le temps de rentrer...
Il retourna au fond de la sape :
-- Venez ! Venez ! cria-t-il, les voilà !...
>>>  Lecture d'autres extraits par Jules Romains en 1952 (Durée = 1 heure).

Roland Dorgelès (1885-1973) -
- Les croix de bois (Roman publié en 1919).
- Les croix de bois (Film adapté du roman et sorti en 1932).
   Réalisation : Raymond Bernard (1891-1977).
   Production : Bernard Natan (1886-1943).

Jacques Rivière (1886-1925) - Homme de lettres.
Il est fait prisonnier dés le début du conflit. En 1917, gravement malade, il est transféré en Suisse grâce à l'intervention de la Croix-Rouge et interné jusqu'à la fin de la guerre.

Marc Bloch (1886-1944) - Historien.
- 1914 : Sergent puis adjudant, il s'installe dans la guerre de position en Argonne.
- 1915 : Il est hospitalisé de janvier à juin, puis il revient en Argonne.
- 1916 : Il est nommé sous-lieutenant et participe à l'offensive sur la Somme.
- 1917 : Il est en Algérie de janvier à mars ; sur le Chemin des Dames en juin ; lieutenant et officier de renseignements en août. Il termine la guerre avec le grade de capitaine.
>>> Marc Bloch et la Grande Guerre - Crid 14-18.
Confronté comme les autres combattants aux fausses nouvelles, Marc Bloch analyse le processus qui conduit à leur apparition.
>>> Réflexions d'un historien sur les fausses nouvelles de la guerre (1921).

Francis Carco alias Jean d'Aiguières (1886-1958) - Écrivain.
- Les innocents (1916).

Rupert Brooke (1887-1915) - Poète.
1914 : Sous-lieutenant de la Royal Navy, il combat à Anvers en octobre.
1915 : En février, il embarque pour l'expédition des Dardanelles, mais meurt durant la traversée d'une septicémie.
- Si je meurs... 1914 et autre poèmes.

Blaise Cendrars (1887-1961) - Poète et écrivain.
1914 : Alors de nationalité suisse, il s'engage et est affecté au 1er Régiment Étranger.
1915 : En septembre, il est grièvement blessé et amputé du bras droit.
- La guerre au Luxembourg (1916) = Poème, un hommage à ses camarades de la Légion Étrangère.
- J'ai tué (1918) = Texte en prose + Illustrations de Fernand Léger.
- L'homme foudroyé (1945).
- La main coupée (1946).
>>> Persée - Drieu La Rochelle, Cendrars, Bernanos et la guerre de 1914-1918 (Réflexions d'un historien) / Jean Bastier - Historien du droit (Sur Blaise Cendrars voir page 79).

Adrien Bertrand (1888-1917) - Journaliste et écrivain.
- L'Appel du sol (Roman publié en 1916).

Thomas Edward Lawrence (1888-1935) - Lawrence d'Arabie.
- Les sept Piliers de la sagesse.

Horace Pippin (1888-1946) - Peintre de style naïf.
Il est un des milliers de soldats afro-américains débarqués en France et envoyés au front.
Son régiment, le 369e régiment d'infanterie, est intégré aux poilus entre avril et novembre 1918. Courageux et déterminés, les combattants de ce régiment sont surnommés les Hellfighters par les Allemands.
Avec des récits illustrés et des peintures à l'huile sur panneaux de bois, Horace Pippin glorifie le sacrifice de ses camarades.


Georges Bernanos (1888-1948) - Écrivain.
>>> Persée - Drieu La Rochelle, Cendrars, Bernanos et la guerre de 1914-1918 (Réflexions d'un historien) / Jean Bastier - Historien du droit (Sur Georges Bernanos voir page 84).

Jean Cocteau (1889-1963) - Romancier, poète et artiste.
1914 : Réformé, il participe à la guerre comme infirmier et ambulancier.
- Thomas l'imposteur (1923).

Alexandre Zinoview (1889-1977) - Un artiste russe sur le front français.

Les soldats de l'an 14.

Abel Gance (1889-1981) - Réalisateur, scénariste et producteur de cinéma.
- J'accuse - Sortie en 1919. (Une première version du scénario est achevée en octobre 1917). Le film raconte l'histoire de deux rivaux en amour que la guerre va rapprocher...
>>> La genèse du film / Laurent Véray / Persée.

Les Poilus morts au combat se lèvent de leurs sépultures,
ils viennent dire aux vivants l'horreur et l'absurdité du conflit.

Charles de Gaulle (1890-1970) - Militaire, écrivain et homme d'État.
1908 : Entrée à l'École militaire de Saint-Cyr.
1912 : Nommé sous-lieutenant, il rejoint le 33e régiment d'infanterie d'Arras.
1914 - 1916 : Baptême du feu, guerre de position, blessures. En mars 1916, blessé de nouveau, il est capturé, soigné et interné.
1916-1918 : Cinq fois il tente de s'évader des différents camps dans lesquels il est maintenu prisonnier. Il est libéré à la fin du conflit.
- De Gaulle : Combats et évasions.
- De Gaulle : Écrits et réflexions sur la Grande guerre.

Jean Guéhenno (1890-1978) - Enseignant, écrivain et critique littéraire.
Lors de la Première Guerre mondiale, Jean Guéhenno est lieutenant dans un régiment d'infanterie. Il est grièvement blessé et hospitalisé en mars 1915. Refusant d'être réformé, il travaille à la censure postale de Lyon puis dirige l'école d'un hôpital pour aveugles de guerre à Tours. 
- Journal d'un homme de 40 ans.
L'ouvrage autobiographique est écrit en 1933, année de l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler.
Donc des souvenirs mis en relief par le présent.
"La mort au champ d'honneur, la plus triste de toutes. La plupart en réalité ne meurent que dans un champ de betteraves..."
"Il faut oser dire la seule chose qu'on ose jamais dire, parce qu'elle fait crier d'horreur les mères, les épouses, les enfants, les amis... Je dirai donc que cette mort innombrable fut inutile. Je dirai donc que j'ai conscience que mes amis sont morts pour rien... Douze millions de morts pour rien."
>>> Critique de Carl Aderhold / ActuaLitté.

Maurice Genevoix (1890-1980) - Écrivain et poète.
Maurice Genevoix se destinait à l’enseignement quand il est mobilisé le 2 août 1914 comme jeune officier. Combattant de la Marne et des Éparges, il est grièvement blessé et réformé en 1915. C’est à partir de cette expérience (août 1914 - avril 1915) qu’il se consacre à la rédaction de Ceux de 14, un recueil de récits de guerre publié en 1949 qui rassemble cinq livres : Sous Verdun (1916), Nuits de guerre (1917), Au seuil des guitounes (1918), La Boue (1921) et Les Éparges (1923).
Textes >>> le blog de Marie Favre.

Bernard Meninsky (1891-1950) - Peintre. En 1918, le ministère britannique de l'information lui passe commande de plusieurs tableaux représentant la gare de Londres Victoria devenue le point d'arrivée et de départ des trains transportant des soldats de et vers la France..

L'arrivée d'un train de permissionnaires en gare de Victoria (1918).

Lucien Jacques  (1891-1961) -
- Carnets de Moleskine.
De juillet 1914 à août 1915, Lucien Jacques, dans des carnets transmis à des amis, a tout noté des bêtises, des mensonges et des atrocités inhérents à la guerre.
Extraits :
29 décembre
Tranquillité. Répétitions.
Au soir, Hourey passe me prendre pour une partie de coin de feu, comme hier; mais ce n'est plus le feu d'hier, c'est celui d'une vielle femme qui le loue à l'heure. Hourey le lui retient pour l'après-midi du Nouvel An.

30 décembre
Pas de lettres. Bobards. Aucune nouvelle de notre future destination. Incertitude irritante malgré la liberté relative dont nous jouissons. On dirait qu'on ne lâche la bride que pour mieux nous brider bientôt.
J'envie Loquart qui trouve le moyen de se passionner à l'agencement d'un pot-pourri avec des noms d'officiers, en vue de la séance récréative d'après-demain.

31 décembre
Les bataillons vont en marche. Répétons dans un pré le concert de demain. Toujours pas de lettres. Le cafard pointant, je tâche de joindre Hourey, mais, chargé de la décoration de la grange de sa compagnie, il ne peut me donner grand temps et je le quitte bientôt.
Ca gronde toujours sans arrêt vers l'Argonne. Rien ne me retirera de l'idée que c'est là qu'on va nous enfourner.

1er janvier
Les chefs d'escouade qui ont fait le jus nous le portent dans la paille. On se serre la main en se souhaitant la fin de cette saleté ou la fine évacuation dans le Midi.
Répétition matinale. Concert après-midi. Tandis que j'agite le tambour de basque dans Andalucia, ça tambourine dur, là-bas, vers Vauquois.
Ordinaire supplémenté de jambon, mandarines, chocolat, cigares...
Après dîner, séance récréative dans la grange aménagée en théâtre et drôle ainsi. Nourton est régisseur.
Un mitrailleur, Dupont, surnommé Pouet-Pouet, ouvre la séance avec des chansons plutôt salées. Il a un réel talent. Viscoso, dont la voix de baryton est agréable, chante avec âme et agrément le répertoire courant du baryton. Loquart fait un succès avec son pot-pourri... Romances variées, puis trois types dégoisent sur des airs différents, la même chanson, celle où une mère veille son "nenfant" dont les pruscos ont tué le père, le "nenfant" grandit pendant plusieurs couplets et le "paère" est vengé par lui au dernier
Pour terminer le capitaine Jude fait un laïus;  il exprime le désir de voir imposer à l'infâme Germanie la bonne et saine chanson gauloise.
Aussi bien ces brutes de boches n'ont aucune idée de ce qu'est la musique. Nous leur apprendrons Les mains de femmes et Ouvre ton coeur, ma jolie. Voui, mon capitaine.

Jean Galtier-Boissière (1891-1966) - Journaliste.

Otto Dix (1891-1969) - Peintre.
En 1914, Otto Dix s'engage dans l'armée, voyant là, comme beaucoup d'autres jeunes, l'opportunité d'un nouveau départ. Après une formation comme mitrailleur, il est envoyé au front.
"Il me fallait cette expérience : comment quelqu'un situé juste à côté de moi pouvait tomber tout à coup et disparaître. Il me fallait l'expérimenter dans les moindres détails. Je le désirais. Je ne suis pas un pacifiste ou le suis-je ? Juste quelqu'un qui se pose des questions. Je voulais tout voir de mes yeux. Je suis un réaliste qui doit voir par lui-même pour avoir confirmation que cela se passe comme cela. Je dois expérimenter tous les abysses de la vie : c'est pour cela que je me suis engagé comme volontaire."
Le marchand d'allumettes (1920) "Allumettes, véritables allumettes suédoises".

Paul Lintier (1893-1916) - Écrivain.
- Ma pièce, Souvenirs d'un canonnier (1914).
- Le Tube 1233, souvenirs d'un chef de pièce 1915-1916 (1917).

Wilfred Owen (1893-1918) - Poète.

Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) - Écrivain.
- La comédie de Charleroi (1934).
>>> Persée - Drieu La Rochelle, Cendrars, Bernanos et la guerre de 1914-1918 (Réflexions d'un historien) / Jean Bastier - Historien du droit.

William March (1893-1954) - Écrivain.
- Compagnie K : Roman rédigé à partir du milieu des années 1920, publié en 1933 et disponible en français depuis 2013.
Infos et extraits sur le site de l'éditeur Oliver Gallmeister (né en 1970).

George Grosz (1893-1959) - Peintre et dessinateur expressionniste.
Mobilisé en 1914, il est réformé quelques mois plus tard pour raison de santé.
Réincorporé en janvier 1917, il est ré-hospitalisé suite à une dépression nerveuse.

Christ crucifié au masque à gaz, 1923.
Légende : Maul halten und weiter dienen = La fermer et continuer à servir.
>>> Dessins et peintures de George Grosz au MoMA.
>>> Autres dessins de George Grosz.

Joseph Roth (1894-1939) - Journaliste et écrivain errant.
1916 : Il interrompt des cours de littérature allemande à l'université de Vienne pour devenir correspondant de guerre puis journaliste dans une Europe en cendres : Il passe ses années de guerre au service de presse d'une division d'infanterie, chargé à la fois de l'édition du journal et de la censure des publications. Cette expérience est à l'origine de son antimilitarisme. Après la guerre, il est pigiste à Vienne puis collaborateur permanent du Frankfurter Zeitung à Berlin.
1932 : Publication du roman La marche de Radetzky qui retrace le déclin du pouvoir impérial de François-Joseph 1er d'Autriche (1830-1916) et la désintégration de la société autrichienne à travers plusieurs générations d'une famille.

Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) - Médecin et écrivain.
1912 : Engagé volontaire pour 3 ans.
1914 : En octobre, il est grvement blessé lors d'un combat.
1915 : Il est réformé.
- Voyage au bout de la nuit (Roman publié en 1932).
- Casse-pipe (Roman publié en 1949).
>>> La guerre de Céline par Albert Gauvin / Pileface.
>>> Céline médecin et écrivain par Frédéric Vitoux / Canal Académie.

Laurence Stallings (1894-1968) - Écrivain, scénariste et photographe.
- Plumes (Récit autobiographique publié en 1924).
- The First World War - A Photographic History (1933).

Jean Bernier (1894-1975) - Écrivain et journaliste.
1914 : Mobilisé, il part pour le front en novembre. Il est promu successivement caporal, sergent puis sous-lieutenant.
1915 : En décembre, il est blessé et hospitalisé.
1916 : En octobre, il est détaché au ministère des Affaires étrangères.
- La percée (1920) : Roman d'un fantassin 1914-1915.
- Tête de mélée (1924) : Des jeunes gens passionnés de rugby vont se retrouver plongés dans les horreurs de la guerre.

Joseph Delteil (1894-1978) - Poète et écrivain.
- Les Poilus (1925).

Jean Renoir (1894-1979) - Cinéaste.
- La grande illusion (Film sorti en 1937).

Gabriel Chevallier (1895-1969) - Écrivain.
- La peur (1930).

Jean Giono (1895-1970) - Écrivain.
Mobilisé en 1914, il découvre les horreurs de la guerre et devient un pacifiste convaincu.
"Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l’entends, je la subis encore. Et j’ai peur. Ce soir est la fin d’un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse. On va couper les blés. L’air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes. Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre. L’horreur de ces quatre ans est toujours en moi. Je porte la marque. Tous les survivants portent la marque.
J'ai été soldat de deuxième classe dans l'infanterie pendant quatre ans, dans des régiments de montagnards. Avec M.V., qui était mon capitaine, nous sommes à peu près les seuls survivants de la première 6e compagnie. Nous avons fait les Eparges, Verdun-Vaux, Noyon-Saint-Quentin, le Chemin des Dames, l'attaque de Pinon, Chevrillon, Le Kemmel. La 6e compagnie a été rempli cent fois et cent fois d'hommes. La 6e compagnie était un petit récipient de la 27e division comme un boisseau à blé. Quand le boisseau était vide d'hommes, enfin, quand il n'en restait plus que quelques-uns au fond, comme des grains collés dans les rainures, on le remplissait de nouveau avec des hommes frais. On a ainsi remplie la 6e compagnie cent fois et cent fois. Et cent fois on est allé la vider sous la meule. Nous sommes de tout ça les derniers vivants, V. et moi. J'aimerais qu'il lise ces lignes. Il doit faire comme moi le soir: essayer d'oublier. Il doit s'asseoir au bord de sa terrasse, et lui, il doit regarder le fleuve vert et gras qui coule en se balançant dans des bosquets de peupliers. Mais, tous les deux ou trois jours, il doit subir comme moi, comme tous. Et nous subirons jusqu'à la fin.
Je n'ai pas honte de moi. En 1913 j'ai refusé d'entrer dans la société de préparation militaire qui groupait tous mes camarades. En 1915 je suis parti sans croire à la patrie. J'ai eu tort. Non pas de ne pas croire: de partir. Ce que je dis n'engage que moi. Pour les actions dangereuses, je ne donne d'ordre qu'à moi seul. Donc, je suis parti, je n'ai jamais été blessé, sauf les paupières brûlées par les gaz. (En 1920 on m'a donné puis retiré un pension de quinze francs tous les trois mois, avec ce motif: "Léger déchet esthétique.") Je n'ai jamais été décoré, sauf par les Anglais et pour un acte qui est exactement le contraire d'un acte de guerre
." (Extrait de Je ne peux pas oublier).
- Ivan Ivanovitch Kossiakoff (L'un des textes du recueil Solitude de la pitié paru en 1932).
- Refus d'obéissance (1937).
Extrait de l'avant-propos
On trouvera dans ce livre cet article contre la guerre publié en novembre 1934 à la revue Europe, plus quatre chapitres inédits du Grand Troupeau. Bien souvent des amis m'ont demandé de publier ces textes réunis. Je n'en voyais pas l'utilité. Maintenant j'en vois une : je veux donner à ces pages la valeur d'un refus d'obéissance.
Autour de nous, trop d'anciens pacifistes ont obéi, obéissent, suivent peu à peu les grands remous, tout claquants d'étendards et de fumées, marchent dans les chemins qui conduisent aux armées et aux batailles. Je refuse de les suivre : même si mes amis politiques s'inquiètent dans cet acte d'un individualisme suspect.
Je trouve que personne ne respecte plus l'homme. De tous les côtés on ne parle plus que de dicter, d'obliger, de forcer, de faire servir. On dit encore cette vieille dégoûtante baliverne : la génération présente doit se sacrifier pour la génération future. On le dit même de notre côté, ce qui est grave. Si encore nous savions que c'est vrai! Mais, par expérience, nous savons que ça n'est jamais vrai. La génération future a toujours des goùts, des besoins, des désirs, des buts imprévisibles pour la génération présente. On se moque des diseurs de bonne aventure. Il faut sinon se moquer, en tout cas se méfier des bâtisseurs d'avenir. Surtout quand pour bâtir l'avenir des hommes à naître, ils ont besoin de faire mourir les hommes vivants. L'homme n'est la matière première que de sa propre vie.
Je refuse d'obéir.

>>> Je ne peux pas oublier / Site de Bruno Poirier.

Henry de Montherlant (1895-1972) - Écrivain.
- Songe (1922) : Roman autobiographique.
- Chant funèbre pour les morts de Verdun (1925) : Célébration de l'héroïsme de la Grande Guerre.

Jacques Meyer (1895-1987) - Journaliste.
Lieutenant au 329e régiment d'infanterie.
- Ce qu'on voit d'une offensive (1918).
- La Biffe (1928).
- La guerre, mon vieux (1930).
- Vie et mort des Français 1914-1918 (1959) avec André Ducasse et Gabriel Perreux.

Ernst Jünger (1895-1998) - Écrivain.
En novembre 1913, Ernst Jünger s'engage dans la légion étrangère. Il commence son instruction, déserte, est repris et mis en prison. Son père obtient sa libération fin décembre.
En août 1914, il est volontaire pour rejoindre l'armée de Guillaume II. Il sera simple soldat puis officier dans une des unités d'élite spécialement entrainées pour la guerre de position. Plusieurs fois blessé, plusieurs fois décoré, il recevra en septembre 1918 la croix "Pour le mérite", la plus haute distinction militaire allemande.
- Orages d'acier (1920) :
- Le combat comme expérience intérieure (1922) :
- Lieutenant Sturm (1923) :
- Le Boqueteau 125 (1924) :
- Feu et sang - Bref épisode d'une grande bataille (1925) :
- Jeux africains (1936) :

John Dos Passos (1896-1970) - Romancier.
- L'initiation d'un homme : 1917.

Henry Poulaille (1896-1980) - Écrivain.
- Pain de soldat, 1914-1917 (Roman publié en 1937).

Hertha Strauch alias Adrienne Thomas (1897-1980) - Écrivaine.
" En 1914, à la déclaration de la guerre, Hertha Strauch a 17 ans. Partagée entre ses sentiments francophiles et son attachement raisonné et légitime à la patrie allemande, elle est déchirée. Elle veut néanmoins se rendre utile et servir une cause humanitaire sans renier ses sentiments si cruellement opposés ! Dés les premières semaines de la guerre, et malgré son jeune âge, elle trouve à s'engager comme auxiliaire de la Croix-Rouge à la gare centrale de Metz où elle ne tarde pas à découvrir les horreurs de la guerre...
... C'est de cette précoce et douloureuse expérience que naîtra dans les dernières années de la décennie vingt son émouvant livre Die Katrin wird Soldat, ein roman aus Elsass-Lothringen (puisque tel était le sous-titre de la première édition)...
... il fallut le hasard d'un concours littéraire pour que par le truchement de l'éditeur anglo-américain Harper Brothers and Heinemann le livre apparaisse en 1930...
... Curieusement, il faut attendre 1933 pour voir paraître enfin chez Stock, une édition française sous le titre de Catherine soldat ! "

Louis Aragon (1897-1982) - Écrivain.
- Le Roman inachevé est un recueil de poèmes publié en 1956. Tu n'en reviendra pas, mis en musique par Léo Ferré est un extrait du poème La guerre et ce qui s'ensuivit.


Eugène Dabit (1898-1936) - Écrivain (L'Hôtel du Nord - 1929).
J'ai été soldat à dix huit ans
Quelle misère
De faire la guerre
Quand on est un enfant.
>>> suite du poème.

Erich Maria Remarque (1898-1970) - Écrivain.
- A l'ouest, rien de nouveau (Im Westen nichts Neues).
Ce roman, paru en 1929, décrit la Première Guerre mondiale vue par un jeune soldat allemand :
"... Il était déjà midi lorsque les premiers d'entre nous se glissèrent hors des baraquements. Une demi-heure plus tard chacun avait pris sa gamelle et nous nous groupâmes devant la « Marie-rata », à l'odeur grasse et nourrissante. En tête, naturellement, étaient les plus affamés : le petit Albert Kropp, qui, de nous tous, a les idées les plus claires, et c'est pour cela qu'il est déjà soldat de première classe ; Mûller, numéro cinq, qui traîne encore avec lui des livres de classe et rêve d'un examen de repêchage (au milieu d'un bombardement il pioche des théorèmes de physique) ; Leer, qui porte toute sa barbe et qui a une grande prédilection pour les filles des bordels d'officiers ; il affirme sous serment qu'elles sont obligées, par ordre du commandement, de porter des chemises de soie et, pour les visiteurs à partir de capitaine, de prendre un bain préalable ; le quatrième, c'est moi, Paul Baûmer. Tous quatre âgés de dix-neuf ans, tous quatre sortis de la même classe pour aller à la guerre...>>> Texte complet.
D'après le roman, Lewis Milestone réalise le film A l'Ouest rien de nouveau (All Quiet on the Western Front) sorti en 1930.

Joseph Kessel (1898-1979) - Journaliste et écrivain.
1914 : Il est durant quelques mois infirmier brancardier.
1916 : À la fin de cette année, il choisit de prendre part aux combats, et s’enrôle comme engagé volontaire, d’abord dans l’artillerie, puis dans l’aviation.
- Première Guerre mondiale - Recueil de témoignages et de nouvelles.
>>> Aperçu / Gallimard.
- L'Équipage - Roman publié en 1923.
>>> Résumé / Flammarion.
" Un équipage d'aviateurs pendant la Première Guerre mondiale, c'est un pilote, chargé de manœuvrer l'avion, et un observateur, qui examine le terrain. Et l'un des meilleurs équipages de l'escadrille de Jonchery est celui de Jean Herbillon et de Claude Maury. Le jeune Herbillon rêvait d'exploits à son arrivée au front ; quelques mois ont suffi à le désenchanter. Claude, ancien fantassin, espère que son prestige de pilote lui permettra de reconquérir la femme qu'il aime. Les deux hommes ont noué une amitié fusionnelle. Jusqu'à ce que Jean apprenne que son coéquipier et lui sont amoureux de la même femme..."
>>> Histoire du livre / Amaury Nauroy - Gallimard.

Humphrey Cobb (1899-1944) - Écrivain et scénariste.
- Les sentiers de la gloire (Édition anglaise : 1935 - Édition française : 1958).

Ernest Hemingway (1899-1961) - Journaliste et écrivain.
1917 : En avril les États-Unis entrent dans le conflit en réaction à la guerre sous-marine à outrance menée par l'Allemagne. Ernest Hemingway s'engage dans la Croix Rouge comme ambulancier sur le front italien.
- L'Adieu aux armes est un roman largement inspiré de la propre expérience de l'auteur et publié en 1929.


 Sources & ressources : 



La Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale - Peindre la guerre.

La Grande Guerre au cinéma / Le fil des images (= Observatoire et lieu de réflexion sur l’actualité, les problématiques, les expérimentations de l’éducation à l’image en région.)

Bibliothèque Clermont Université / La guerre de 1914-1918.


Guerre 14-18 - Les écrivains au front. Fiches réalisées par la médiathèque de Lisieux.

Les philosophes français face à la guerre - Par Claudine Tiercelin :
Texte issu de la conférence donnée au Colloque de rentrée 2014 du Collège de France : Autour de 1914-1918, nouvelles figures de la pensée.
Y a‐t‐il quelque chose de spécifique dans l’attitude des philosophes à  l’égard de la Grande Guerre, par rapport à celle que pouvaient avoir les  écrivains ou les politiques, telle que les révèlent leurs écrits et leurs  actes, ou leur absence d’écrits et/ou d’actes ?  Lire la suite...
Extrait vidéo :
Aussi voudrais‐je, en forme d’hommage, terminer par trois références.
- La première me conduit à Charles Sanders Peirce...
- Je voudrais emprunter ma deuxième référence à Julien Benda...
- Dernier texte, enfin, que j’emprunterai à Félix Le Dantec :




Douze journées à Verdun - Par Henri Amouroux (1920-2007), historien - Une émission de Canal Académie.

Les étrangers dans l'armée française au cours de la Grande Guerre par Jean-Pierre Reynaud - Académie des Sciences et Lettres de Montpellier.

Georges Brassens (1921-1981) - Auteur-Compositeur-Interprète.
" Moi, mon colon, celle que je préfère,
C'est la guerre de 14 -18... "

Jacques Debronckart (1934-1983) - Auteur-Compositeur-Interprète.
- Mutins de 1917 est une des chansons de son premier 33 tours enregistré à La Boîte A Musique en 1967. La chanson fait l'objet d'une censure. Le 5 novembre 1998 lors d'un discours, le premier ministre Lionel Jospin souhaite que les soldats fusillés pour l'exemple réintègrent notre mémoire collective nationale (Sur les 554 poilus condamnés à mort pour mutinerie dans l'armée français, 49 ont été exécutés). À cette occasion, à la demande d'un auditeur, la chanson passe pour la première fois sur France Inter.

>>> Le refus de se faire tuer pour rien - Antoine Prost (né en 1933).
Les mutineries ne sont pas propres à mai-juin 1917 et à la catastrophique offensive du Chemin des Dames, mais elles y sont plus nombreuses et plus spectaculaires. Les historiens ont dénombré 113 incidents entre le 29 avril et le 5 septembre 1917, touchant entre 40 000 et 80 000 hommes.
Les mutineries auraient concerné 1 sur 15 ou 20 des soldats effectivement engagés sur le front. C'est à la fois peu et beaucoup : peu parce que le phénomène reste minoritaire ; beaucoup si l'on tient compte des risques que prennent les mutins. Ceux-ci expriment des revendications multiples : permissions, soupe, comportement des officiers, droits du soldat. Mais l'essentiel reste la lassitude de la guerre et la volonté de survivre. Les soldats ne sont pour la plupart ni pacifistes ni défaitistes. Mais ils refusent de se faire tuer pour rien. "

Jacques Tardi (né en 1946) - Auteur de bande dessinée.


Les usines de guerre dans le sud-ouest de la France.
>>> L'hebdomadaire La Baïonnette - N° 118 du 4 octobre 1917 consacré aux usines de guerre sur Gallica :

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Journaux de tranchées - BNF Gallica.
" Au moment où les opérations militaires se stabilisent dans les tranchées, de multiples feuilles de liaison se créent au hasard des affectations et des offensives. Ce sont autant de gazettes d'unités combattantes, d'unités de réserve ou de sections spéciales, autant de bulletins de liaison entre poilus de même origine ou de même formation, sur le front occidental comme sur le front d'Orient. "

Le Canard Enchaîné
Numéro 1, 10 septembre 1915.
Cliquez sur l'image pour obtenir un agrandissement.

The book of France (1915) : Un ouvrage de Winifred Stephens utilisé dans une campagne de collecte de fonds de secours aux réfugiés des régions occupées.
Textes en français :
- Page 9  = La Grande Bretagne / J.H. Rosny
- Page 17 = Essai sur la mentalité allemande / René Boylesve
- Page 55 = Debout pour la dernière guerre / Anatole France
- Page 59 = L'envahissement / Rémy de Gourmont
- Page 63 = La basilique fantôme / Pierre Loti
- Page 83 = Les coulisses d'une grande bataille / Mary Duclaux
- Page 119 = Du côté de la guerre / Duchesse de Clermont-Tonnerre
- Page 135 = Ma rentrée dans Paris / Jacques Blanche
- Page 147 = La messe des fantômes / Marcelle Tinayre
- Page 159 = Les soldats de 1914 / Anna de Noailles
- Page 169 = Les saints de la France / Maurice Barrès
- Page 183 = Réfugiés / André Gide
- Page 195 = Journal d'une infirmière / Duchesse de Rohan
- Page 221 = Lettre au petit soldat qui n'en reçoit pas / Eugène Brieux
- Page 229 = Brown et Lebrun / Pierre Mille
- Page 241 = Le témoin / Marie Lenéru
- Page 253 = Le coup d'aile / François de Curel

L'encrier du poilu
Le site de l'association a pour but de "permettre aux historiens, aux étudiants en histoire et à toutes celles et ceux qui s'intéressent à la Première Guerre mondiale de pouvoir trouver des renseignements, des documents, des travaux, des études, des photographies se rapportant à cette période de notre histoire."

Chanson de Lorette et chanson de Craonne
La chanson de Craonne sur Wikipédia
La chanson de Craonne par le CRID 14-18

La flâneuse - Dans la catégorie Histoire, Société voir :

Concert poilu sur instruments d'infortune :


Combien de temps met le fût du canon pour refroidir ? >>> Fernand Raynaud.



Vive l'oncle Sam
[ Le 6 avril 1917, les États-Unis entrent en guerre aux côtés des alliés - " La Fayette we're here ! " ]
Paroles : Edmond Dufleuve.
Musique : Désiré Bernaux.
Interprète : Marcelly.


Un Paris factice en 1918 ?
La menace aérienne qui va s’exercer sur Paris apparait très tôt dans le conflit de la première guerre mondiale. Réelle mais de faible activité de 1914 à 1917, elle devient très importante en 1918 sans pour autant atteindre l‘intensité que connaissent pendant la guerre deux autres objectifs majeurs des Allemands : Londres et Dunkerque (point principal d’entrée en France des renforts alliés). Avec la mise en service par l’Allemagne de bombardiers lourds, l'aviation de bombardement devient véritablement redoutable. >>> Suite.

Parlez-vous français ? Leçon n° 1 : Le mot Boche.

Le Rôle des Cheminots dans la Bataille de Liège - Louis Maraite
Le rôle des cheminots belges durant la guerre de 14-18 est triple :
- Sabotage des voies ferrées pour ralentir l'avancée allemande.
- Évacuation des locomotives vers la France.
- Constitution de réseaux de renseignements.
>>> article Voie verte - Sources et ressources - § 10.

Mémoire vive - Patrimoine numérisé de Besançon : Journaux des tranchées.

Le Front - 1er août 1916 (Dessin exécuté sur le front par J. Lesage).

Les Pastoriens dans la Grande Guerre

Soldat soigné sur le front avant d'être évacué. Archives de l'AP-HP.

" Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Pasteur est déjà décédé depuis presque vingt ans. Toutefois, à travers ses disciples, il jouera un rôle crucial dans la victoire de la France et de ses alliés. En effet tout en revêtant l'uniforme bleu horizon, les chercheurs de l'Institut Pasteur s'engageront sans compter pour gagner une bataille non moins décisive contre les maladies et le manque de soins qui, sans leur action, auraient décimé les Poilus.
C'est cette épopée scientifique, militaire et humaine vécue aussi bien dans les laboratoires que dans le feu et la mitraille qu'évoque Maxime Schwartz (Ancien directeur général de l'Institut Pasteur) au micro de Canal Académie ".

Marie Curie dans la Grande Guerre
>>> Articles du site Mission du Centenaire 14-18.
>>> Marie Curie, la radiologie et la guerre / Bibliothèque Clermont université.
>>> Petites Curie / Wikipédia.

 Unité radiologique >>> Les femmes pendant la Grande Guerre.

La grippe espagnole
>>> Persée - Une tragédie dans la tragédie : la grippe espagnole en France (avril 1918-avril 1919) / Pierre Darmon (né en 1939) - Spécialiste d'histoire de la médecine.

 Trêves de Noël  

La Trêve par Andrew Edwards.
" Épisodes à caractère humaniste dans un épouvantable carnage, les trêves observées en plusieurs points du front, entre les troupes allemandes et alliés, sont une exception qui confirme la règle.
L'armée britannique, qui tient le front du sud d'Ypres au canal de La Bassée est, à la fin de décembre 1914, composée des restes des unités qui ont été laminées lors de la première bataille d'Ypres... " >>> Lire la suite.

Tentatives de paix pendant la 1ère Guerre mondiale - Wikipédia.
>>> La Der des Ders.
>>> 11 - 11 - 11 : A la onzième heure du onzième jour du onzième mois de l'année 1918 sonnait sur tout le front un cessé le feu qui mettait fin à quatre années d'une guerre effroyable.

La petite boulangère d'Exoudun
- Madeleine Daniau (1900-1920) par Laurent Bourcier.
- Le pain des Français et l'instrumentalisation de l'Histoire >>> Archives.
- L'Appel aux femmes françaises de René Viviani, président du Conseil, en août 1914.
- Guerre et Pain = Un autre article de Laurent Bourcier.

Madeleine et son frère André - Photo Agence Meurisse, 1916.

L'histoire de la petite robe noire
Après la Première Guerre mondiale, les françaises sont nombreuses à porter le deuil. Les couturiers s'adaptent... Gabrielle Chanel crée son modèle en 1926 :
>>> article de marie claire.
>>> article du magazine UNTITLED.

Corps expéditionnaire russe
>>> Article de Wikipédia.

Monument du Corps expéditionnaire russe.

George Lawrence Price

Image extraite de la série documentaire Apocalypse : La 1ère Guerre mondiale.
George Price (1892-1918) est le dernier soldat tué durant la 1ère Guerre mondiale.
Plus de 10 000 soldats sont morts la veille de l'armistice, le 10 novembre 1918.

Le Soldat inconnu
>>> Article Wikipédia sur la tombe du Soldat inconnu.
>>> Le visage du Soldat inconnu - Projet réalisé par l'association Historial de la Grande Guerre :


Souvenirs
Que reste-t-il de la Première Guerre mondiale ?
Des mémoires familiales 
Des lettres, des livres et des pages dans les manuels scolaires
Des chansons, des photos, des films et des documentaires

Des monuments aux morts, des musées et des archives
Une mémoire collective...