Dernier éclair de mémoire ayant entrainé une mise à jour de cette page : le 23 juin 2021
Voyons ce que dit le dictionnaire Larousse...
Mémoire (nom féminin) : Activité biologique et psychique qui permet d'emmagasiner, de conserver et de restituer des informations.
Mémoire (nom masculin) : Écrit où sont exposés les faits et les idées qu'on veut porter à la connaissance de quelqu'un.
Mais ma mémoire me permettra-t-elle d'écrire mes mémoires et de faire de ces notes un mémoire sans trou ?
Car j'y pense pour ne pas laisser partir un souvenir qui vient en mémoire et puis j'oublie, mais qu'en j'y pense,
je me souviens que...
(Mais comme le dit Elizabeth Loftus : Je me souviens donc je me trompe - Voir ce § au bas de cette page)
... j'aimais le parfum de la chicorée qui inondait la cuisine au petit matin.
... la neige tombait ce soir là. Par une fenêtre du séjour je regardais la rue se couvrir d'une blanche houppelande (Pascal Danel m'a pris un blanc manteau !). Année 1954, 1956 ou 1958 ? Les rigueurs de l'hiver 1954 sont dans les mémoires car y est attaché le souvenir de l'appel de l'abbé Pierre. Pourtant l'hiver 1956 fut plus rigoureux encore. Mais je penche pour le mois de février 1958 qui connu un épisode neigeux important avec 10 cm de neige environ en région parisienne. Par contre les derniers jours de janvier 1955 ont été particulièrement doux. Je n'en ai aucun souvenir, mais je le vérifie en regardant les images d'un film amateur tourné le 24 janvier 1955 à l'occasion du mariage de l'une de mes tantes : les invités après le repas, au jardin, défilent devant la caméra en tenues printanières.
... le maçon venu faire des travaux à la maison avait demandé à ma mère l'autorisation de prendre le sable de notre bac en promettant d'en remettre plus tard. Il en remis. Mais ce sable était grossier, plein de cailloux. Une première expérience de l'injustice ?
... j'étais chez des voisins. Une autre personne est présente. Ils regardent un film policier à la télévision. L'invitée qui avait obtenu une explication déclare : Je vous remercie de me l'avoir signalé ! Le vouvoiement et la formule m'avaient étonné.
... Martin Pêcheur, une belle histoire des albums du Père Castor, qui finit mal car l'hiver venu l'oiseau meurt de froid, me rendait triste (Edition originale : 1938 - Autre édition : 1956).
... notre grand-mère maternelle nous appelait, ma sœur, mon frère et moi, pour regarder les livres pour enfants qu'elle possédait : Pierre l'ébouriffé et les aventures de Babar.
>>> Le blog Jouets du passé.
... le tourne disque jouait la chanson Le jour où la pluie viendra.
... nous écoutions aussi des chansons du groupe vocal Les Trois Ménestrels.
... j'aimais entendre les chansons Julie la Rousse de Réné-Louis Lafforgue et T'es partie en socquettes de Mac Kac et aussi un air de L'Auberge du Cheval Blanc.
... la chanson Le vieux chalet me donnait du vague à l'âme.
... ce jour là, la Dyna Z Panhard de l'un de mes oncles stationnait dans la cour. Était-elle bleue ?
Source : Wikipédia.
... lorsque nous circulions en voiture dans l'est de la région parisienne pour rendre visite aux parents de mon père, je voyais le mot " POUJADE " peint sur un mur. J'ignorais tout bien sûr de l'Union de Défense des Commerçants et Artisans fondée par Pierre Poujade qui allait atteindre son apogée le 2 janvier 1956 lors des élections législatives, puis décliner avec le retour aux affaires de Charles de Gaulle en 1958.
... des inscriptions " US go home " recouvraient également les murs (ces graffitis apparaissent dès la fin des années 40 et dans les années 50 - "Paix en Indochine" a précédé "Paix en Algérie" qui sera suivi par "Paix au Vietnam").
... sur des affiches publicitaires, on pouvait lire : " VIN FOU " (Henri Maire).
... le garde champêtre est venu à la maison remettre à ma mère une lettre. Était-ce l'année 1956 ? Je crois me souvenir que la lettre disait que mon père n'avait pas ou plus d'affectation militaire. En rapport avec la guerre d'Algérie ?
... lors de la visite en France d'Elisabeth II, reine d'Angleterre, je répondais : Non, non, non ! à mes parents qui me faisaient croire que j'allais devoir faire la révérence à la reine (avril 1957).
... quand les vacances d'été approchaient nous jouions à un jeu de billes sur le trottoir qui longeait l'école primaire. Une sorte de jeu de la grenouille. Il y avait les joueurs et les "propriétaires" de boites en carton percées d'une porte et de deux fenêtres. Si la bille entrait par la porte le joueur doublait sa mise, si elle entrait par une fenêtre il gagnait trois ou cinq billes, je ne sais plus exactement, sinon le "propriétaire" conservait la bille du joueur.
... durant un été nous sommes partis en famille, en Savoie, à bord de la camionnette du blanchisseur... Hôtel, pique-nique au bord d'un torrent où mon père réalise un petit moulin à l'aide de la boite du camembert... Comme dans la pub Herta :
... des cousins étaient venus nous rendre visite et qu'ils avaient avec eux un album des Aventures de Tintin dont j'ai oublié le nom. Silence embarrassé. Notre mère nous interdisait de lire des bandes dessinées.
... surveillé par une tante, je dessinais dans sa cuisine avec un crayon rose.
... c'était amusant d'aller sur le perron pour secouer le panier à salade dans tous les sens.
Je me souviens plus très bien ♬
...
♬ Tout ce que je sais, c'est que depuis
Je ne sais plus qui je suis... ♬
Voyons ce que dit le dictionnaire Larousse...
Mémoire (nom féminin) : Activité biologique et psychique qui permet d'emmagasiner, de conserver et de restituer des informations.
Mémoire (nom masculin) : Écrit où sont exposés les faits et les idées qu'on veut porter à la connaissance de quelqu'un.
Mémoires (nom masculin pluriel) : Relation écrite que quelqu'un fait des évènements qui se sont passés durant sa vie, et dans lesquels il a joué un rôle ou dont il a été le témoin.
Synonymes : Annales, Biographie, Carnet, Chronique, Commentaires, Histoire, Journal, Récit, Souvenirs.
Définitions de l'Encyclopédie (1751) : " MÉMOIRE, SOUVENIR, RESSOUVENIR, RÉMINISCENCE, (Synonymes) ces quatre mots expriment également l'attention renouvelée de l'esprit à des idées qu'il a déjà aperçues... " >>> Lire la suite.
Définitions de l'Encyclopédie (1751) : " MÉMOIRE, SOUVENIR, RESSOUVENIR, RÉMINISCENCE, (Synonymes) ces quatre mots expriment également l'attention renouvelée de l'esprit à des idées qu'il a déjà aperçues... " >>> Lire la suite.
Je suis né quelque part, laissez-moi ce repère
Ou je perds la mémoire
Maxime Le Forestier, 1987.
Ou je perds la mémoire
Maxime Le Forestier, 1987.
Trou de mémoire. Source : Les Gros-Jean.
Mais ma mémoire me permettra-t-elle d'écrire mes mémoires et de faire de ces notes un mémoire sans trou ?
Car j'y pense pour ne pas laisser partir un souvenir qui vient en mémoire et puis j'oublie, mais qu'en j'y pense,
je me souviens que...
... j'étais près de ma mère qui bavardait avec une voisine sur le pas de la porte.
... mon frère, plus jeune que moi m'avait rejoint en classe. École maternelle ou école élémentaire ?
... l'école nous offrait un verre de lait (1954). Éducation nutritionnelle, développement de l'économie laitière ou lutte contre l'alcoolisme initiée par Pierre Mendès France ? Contrairement à la photo ci-dessous, je revois des verres de lait disposés sur une table sous un préau.... mon frère, plus jeune que moi m'avait rejoint en classe. École maternelle ou école élémentaire ?
... j'aimais le parfum de la chicorée qui inondait la cuisine au petit matin.
... la neige tombait ce soir là. Par une fenêtre du séjour je regardais la rue se couvrir d'une blanche houppelande (Pascal Danel m'a pris un blanc manteau !). Année 1954, 1956 ou 1958 ? Les rigueurs de l'hiver 1954 sont dans les mémoires car y est attaché le souvenir de l'appel de l'abbé Pierre. Pourtant l'hiver 1956 fut plus rigoureux encore. Mais je penche pour le mois de février 1958 qui connu un épisode neigeux important avec 10 cm de neige environ en région parisienne. Par contre les derniers jours de janvier 1955 ont été particulièrement doux. Je n'en ai aucun souvenir, mais je le vérifie en regardant les images d'un film amateur tourné le 24 janvier 1955 à l'occasion du mariage de l'une de mes tantes : les invités après le repas, au jardin, défilent devant la caméra en tenues printanières.
... le maçon venu faire des travaux à la maison avait demandé à ma mère l'autorisation de prendre le sable de notre bac en promettant d'en remettre plus tard. Il en remis. Mais ce sable était grossier, plein de cailloux. Une première expérience de l'injustice ?
... j'étais chez des voisins. Une autre personne est présente. Ils regardent un film policier à la télévision. L'invitée qui avait obtenu une explication déclare : Je vous remercie de me l'avoir signalé ! Le vouvoiement et la formule m'avaient étonné.
... Martin Pêcheur, une belle histoire des albums du Père Castor, qui finit mal car l'hiver venu l'oiseau meurt de froid, me rendait triste (Edition originale : 1938 - Autre édition : 1956).
... notre grand-mère maternelle nous appelait, ma sœur, mon frère et moi, pour regarder les livres pour enfants qu'elle possédait : Pierre l'ébouriffé et les aventures de Babar.
... notre grand-mère ou notre mère nous racontait la légende de Saint Nicolas.
... que nous écoutions la chanson Jean de la lune.
... mon frère et moi reprenions en chœur La ballade de Davy Crockett. Nous avions le déguisement de Davy Crockett avec la célèbre toque et une ceinture avec un couteau, ou une hache, ou un pistolet Euréka tirant des fléchettes munies d'un embout en caoutchouc (?).>>> Le blog Jouets du passé.
... le tourne disque jouait la chanson Le jour où la pluie viendra.
... nous écoutions aussi des chansons du groupe vocal Les Trois Ménestrels.
... j'aimais entendre les chansons Julie la Rousse de Réné-Louis Lafforgue et T'es partie en socquettes de Mac Kac et aussi un air de L'Auberge du Cheval Blanc.
... la chanson Le vieux chalet me donnait du vague à l'âme.
... ce jour là, la Dyna Z Panhard de l'un de mes oncles stationnait dans la cour. Était-elle bleue ?
Source : Wikipédia.
Une carrosserie étonnante comparée à celle d'autres voitures que je voyais dans la rue comme la Ford Vedette et la Simca Aronde.
... des inscriptions " US go home " recouvraient également les murs (ces graffitis apparaissent dès la fin des années 40 et dans les années 50 - "Paix en Indochine" a précédé "Paix en Algérie" qui sera suivi par "Paix au Vietnam").
... sur des affiches publicitaires, on pouvait lire : " VIN FOU " (Henri Maire).
... le garde champêtre est venu à la maison remettre à ma mère une lettre. Était-ce l'année 1956 ? Je crois me souvenir que la lettre disait que mon père n'avait pas ou plus d'affectation militaire. En rapport avec la guerre d'Algérie ?
... lors de la visite en France d'Elisabeth II, reine d'Angleterre, je répondais : Non, non, non ! à mes parents qui me faisaient croire que j'allais devoir faire la révérence à la reine (avril 1957).
... durant un été nous sommes partis en famille, en Savoie, à bord de la camionnette du blanchisseur... Hôtel, pique-nique au bord d'un torrent où mon père réalise un petit moulin à l'aide de la boite du camembert... Comme dans la pub Herta :
... surveillé par une tante, je dessinais dans sa cuisine avec un crayon rose.
... c'était amusant d'aller sur le perron pour secouer le panier à salade dans tous les sens.
... mon père était exposant lors d'une fête commerciale. Le stand présentait des rayonnages et des meubles en cornières perforées.
... lorsque nous nous promenions vers le centre ville j'aimais regarder les jardins japonais miniatures dans la vitrine du fleuriste et à deux pas de là passer devant le bonhomme Michelin, Bibendum qui se gonflait et se dégonflait sans cesse.
... un jour, au bout de notre rue, des pompiers à l'aide de la grande échelle portaient secours à une vieille femme qui criait depuis une fenêtre de son appartement.
... je faisais quelquefois un tour en ville assis à l'arrière du vélo de mon père. Puis venait le tour de mon frère.
... que nous jouions avec les enfants du docteur. Nos voisins. Dans leur maison : le cabinet et une piqûre pour je ne sais plus quelle vaccination ; une odeur de tabac blond ; la chambre des enfants et des salières cochon rose. Derrière la maison : une cour pavée avec une petite maison (Y avait-il dans le passé, un cheval, un cabriolet et un cocher ?) ; une pelouse avec un portique ; un petit bois ; la rivière (l'Orge).
... nous avions des jouets :
- Train miniature échelle 0
- Véhicules Dinky Toys >>> Catalogue où je reconnais la dépanneuse, le semi-remorque transport de grumes, l'EBR Panhard, l'obusier...
- Garage
- Grue pivotante
- Bateau à voile (rouge) construit par notre père que nous faisions naviguer sur un bassin
... la crèche de Noël a pris feu ! Bougie ou cierge magique ? Je ne sais plus, mais je vois une de mes tantes prendre la crèche et la jeter dans le jardin. Plus de peur que de mal !
... nous sortions quelques fois au cinéma. Et je revois des séquences de films que j'ai dû voir à la fin des années 50 et au début des années 60. Certains films ont été vus à la télévision ou lors d'une ressortie en salle (?). Voici les titres de ces films classés suivant leur date de sortie en salles et les scènes mémorables :
La ruée vers l'or (Charlie Chaplin Version muette 1925 / sonorisée 1942) - La cabane en équilibre au bord d'un précipice.
Les disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque 1938) - Le salut au squelette Martin.
Les vacances de monsieur Hulot (Jacques Tati 1953) - Le restaurant.
Sous le plus grand chapiteau du monde (Cecil B. DeMille 1953) - Un déraillement spectaculaire et un lion qui semble bondir hors de l'écran.
20 000 lieues sous les mers (Richard Fleischer 1955) - L'ouverture de panneaux et soudain l'apparition des fonds marins depuis le salon du Nautilus.
Fernand cow-boy ( Guy Lefranc 1956) - Ma première (?) attaque de diligence, la présence de Fernand Raynaud et (je l'ignorais alors) de Nadine Tallier devenue Nadine de Rothschild, ainsi que de Jean-Roger Caussimon.
Le pont de la rivière Kwaï (David Lean 1957) - Hello... Le soleil brille, brille, brille !!!
La Jument verte (Claude Autant-Lara 1959) - En fait je n'ai jamais vu ce film. Ce dont je me souviens, c'est de l'affiche du film et de ma mère qui me disait : "Ce film n'est pas fait pour toi !"
La Guerre des boutons (Yves Robert 1962) - Si j'aurais su, j'aurais po v'nu !
Adorable menteuse (Michel Deville) - Première éducation sentimentale.
... nous regardions (ma sœur, mon frère et moi) la télévision (la Radiodiffusion Télévision Française 1949-1963) dans le salon de notre grand-mère, toujours impatients de découvrir nos émissions, car je me souviens de la mire de réglage. Avec au programme : Le Club du jeudi, L'Antenne est à nous avec Rin-Tin-Tin,Les cinq dernières minutes, La séquence du spectateur, Art et magie de la cuisine (une recette de crêpes), Le Jour du Seigneur, 36 chandelles, La Piste aux étoiles, Télé-Philatélie...
Il y avait aussi Koko le clown, un personnage de dessins animés qui naît de la plume à l'encre de chine du dessinateur. Après chaque aventure il préfère rentrer dans son encrier ! Les auteurs de ces films d'animation étaient Max et Dave Fleischer.
... la radio retransmettait les bip-bip de Spoutnik I (octobre 1957).
... je regardai la bande dessinée, en bas de page, dans le journal de mon père. Des aventures avec un personnage masqué... Le Fantôme ?
... la sirène retentissait pour alerter les pompiers volontaires. Une sonnerie pour un problème en ville, deux aux alentours et trois pour dire que le feu avait pris à l'usine de peinture.
... mes parents parlaient du naufrage du canot d'Alain Bombard (3 octobre 1958). Les essais d'un canot de sauvetage avaient tourné au drame (9 morts). Le "naufragé volontaire" avait perdu alors de sa popularité.
... je ne comprenais rien à ce que disait mon père, qui répondait à ma mère : C'est une histoire de ballets roses. En fait une affaire de mœurs qui défraya la chronique en 1959.
... du côté du Franc, il y avait du Nouveau (Mise en circulation le 1er janvier 1960).
... un jeune enfant répondait aux journalistes s'être bien amusé. Heureux dénouement du kidnapping - le 12 avril 1960 - d'Éric Peugeot.
... nous avions commencé la collection des pièces du jeu d'échecs Mokarex au début des années 60. Combien fallait-il boire de litres de café pour obtenir les 32 pièces ?
... sur la route des vacances un violent orage nous oblige à nous arrêter. Nous allons devoir faire demi tour déclare mon père. Moi : Non attendons, ça va passer ! À quel âge comprend-on le second degré ?
... nous campions près de Saint-Palais-sur-mer durant les vacances du mois d'août. Le soir, avant de nous endormir nous marchions vers la ville. A la sortie du camping, un premier spectacle nous attendait : des vers luisants illuminaient les buissons bordant le chemin. Puis en arrivant en ville, deuxième spectacle dans un café : un scopitone avec Johnny Hallyday qui jouait de la guitare tout en se roulant par terre sur la musique de Laisse les filles :
... je rêvais de gagner, pour la famille, une 4 CV Renault décapotable, en participant à un concours imprimé au dos de mon cahier de vacances.
... lorsque nous nous promenions vers le centre ville j'aimais regarder les jardins japonais miniatures dans la vitrine du fleuriste et à deux pas de là passer devant le bonhomme Michelin, Bibendum qui se gonflait et se dégonflait sans cesse.
... un jour, au bout de notre rue, des pompiers à l'aide de la grande échelle portaient secours à une vieille femme qui criait depuis une fenêtre de son appartement.
... je faisais quelquefois un tour en ville assis à l'arrière du vélo de mon père. Puis venait le tour de mon frère.
... que nous jouions avec les enfants du docteur. Nos voisins. Dans leur maison : le cabinet et une piqûre pour je ne sais plus quelle vaccination ; une odeur de tabac blond ; la chambre des enfants et des salières cochon rose. Derrière la maison : une cour pavée avec une petite maison (Y avait-il dans le passé, un cheval, un cabriolet et un cocher ?) ; une pelouse avec un portique ; un petit bois ; la rivière (l'Orge).
... nous avions des jouets :
- Train miniature échelle 0
- Véhicules Dinky Toys >>> Catalogue où je reconnais la dépanneuse, le semi-remorque transport de grumes, l'EBR Panhard, l'obusier...
- Garage
- Grue pivotante
- Bateau à voile (rouge) construit par notre père que nous faisions naviguer sur un bassin
... la crèche de Noël a pris feu ! Bougie ou cierge magique ? Je ne sais plus, mais je vois une de mes tantes prendre la crèche et la jeter dans le jardin. Plus de peur que de mal !
... nous sortions quelques fois au cinéma. Et je revois des séquences de films que j'ai dû voir à la fin des années 50 et au début des années 60. Certains films ont été vus à la télévision ou lors d'une ressortie en salle (?). Voici les titres de ces films classés suivant leur date de sortie en salles et les scènes mémorables :
La ruée vers l'or (Charlie Chaplin Version muette 1925 / sonorisée 1942) - La cabane en équilibre au bord d'un précipice.
Les disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque 1938) - Le salut au squelette Martin.
Les vacances de monsieur Hulot (Jacques Tati 1953) - Le restaurant.
Sous le plus grand chapiteau du monde (Cecil B. DeMille 1953) - Un déraillement spectaculaire et un lion qui semble bondir hors de l'écran.
20 000 lieues sous les mers (Richard Fleischer 1955) - L'ouverture de panneaux et soudain l'apparition des fonds marins depuis le salon du Nautilus.
Fernand cow-boy ( Guy Lefranc 1956) - Ma première (?) attaque de diligence, la présence de Fernand Raynaud et (je l'ignorais alors) de Nadine Tallier devenue Nadine de Rothschild, ainsi que de Jean-Roger Caussimon.
Le pont de la rivière Kwaï (David Lean 1957) - Hello... Le soleil brille, brille, brille !!!
La Jument verte (Claude Autant-Lara 1959) - En fait je n'ai jamais vu ce film. Ce dont je me souviens, c'est de l'affiche du film et de ma mère qui me disait : "Ce film n'est pas fait pour toi !"
Les films de cape et d'épée. Avec Jean Marais ! Mais lesquels ai-je vus ? Le miracle des loups ?
La Belle Américaine (Robert Dhéry 1961) - Je questionne mes parents pour comprendre pourquoi la voiture est cédée pour une faible somme.
Les canons de Navarone (J. Lee Thompson 1961) - Les canons et leurs servants.La Guerre des boutons (Yves Robert 1962) - Si j'aurais su, j'aurais po v'nu !
Adorable menteuse (Michel Deville) - Première éducation sentimentale.
Il y avait aussi Koko le clown, un personnage de dessins animés qui naît de la plume à l'encre de chine du dessinateur. Après chaque aventure il préfère rentrer dans son encrier ! Les auteurs de ces films d'animation étaient Max et Dave Fleischer.
... le gardien de la paix portait un casque colonial. À Paris les mois de juillet 1957 et 1959 ont été chauds (🌞36° C).
... la radio diffusait chaque midi le feuilleton "Ça va bouillir" (Le sponsor est alors la lessive Sunil. Au début des années 60, le titre du feuilleton devient "C'est parti mon Zappy" quand la lessive Omo prend la relève). J'ai également en mémoire : "L'homme des vœux Bartissol", "La famille Duraton" et "Monsieur Champagne", mais sans pouvoir dire si ce sont des souvenirs personnels ou partagés.... la radio retransmettait les bip-bip de Spoutnik I (octobre 1957).
... je regardai la bande dessinée, en bas de page, dans le journal de mon père. Des aventures avec un personnage masqué... Le Fantôme ?
... la sirène retentissait pour alerter les pompiers volontaires. Une sonnerie pour un problème en ville, deux aux alentours et trois pour dire que le feu avait pris à l'usine de peinture.
... mes parents parlaient du naufrage du canot d'Alain Bombard (3 octobre 1958). Les essais d'un canot de sauvetage avaient tourné au drame (9 morts). Le "naufragé volontaire" avait perdu alors de sa popularité.
... je ne comprenais rien à ce que disait mon père, qui répondait à ma mère : C'est une histoire de ballets roses. En fait une affaire de mœurs qui défraya la chronique en 1959.
... du côté du Franc, il y avait du Nouveau (Mise en circulation le 1er janvier 1960).
... un jeune enfant répondait aux journalistes s'être bien amusé. Heureux dénouement du kidnapping - le 12 avril 1960 - d'Éric Peugeot.
... nous avions commencé la collection des pièces du jeu d'échecs Mokarex au début des années 60. Combien fallait-il boire de litres de café pour obtenir les 32 pièces ?
... sur la route des vacances un violent orage nous oblige à nous arrêter. Nous allons devoir faire demi tour déclare mon père. Moi : Non attendons, ça va passer ! À quel âge comprend-on le second degré ?
... nous campions près de Saint-Palais-sur-mer durant les vacances du mois d'août. Le soir, avant de nous endormir nous marchions vers la ville. A la sortie du camping, un premier spectacle nous attendait : des vers luisants illuminaient les buissons bordant le chemin. Puis en arrivant en ville, deuxième spectacle dans un café : un scopitone avec Johnny Hallyday qui jouait de la guitare tout en se roulant par terre sur la musique de Laisse les filles :
... ce matin là, le policier qui nous faisait traverser la rue pour nous rendre à l'école portait un casque à la ceinture. Était-ce en mai 1958, lors de l'Opération Résurrection, ou en avril 1961, lors de la tentative de coup d'État conduite par des généraux qui voulaient s'opposer aux projets d'indépendance de l'Algérie ?
... un jeune professeur de gymnastique était de retour à l'école après plusieurs mois passés en Algérie. Le directeur disait sa joie de retrouver un collègue tout en faisant allusion au drame personnel vécu par ces jeunes appelés.
... un artiste avait adopté un bébé chimpanzé. J'apprenais plus tard qu'il s'agissait de Léo Ferré.
... un jeune professeur de gymnastique était de retour à l'école après plusieurs mois passés en Algérie. Le directeur disait sa joie de retrouver un collègue tout en faisant allusion au drame personnel vécu par ces jeunes appelés.
... un artiste avait adopté un bébé chimpanzé. J'apprenais plus tard qu'il s'agissait de Léo Ferré.
... nous avions le livre "Les Mahuzier en Australie" de la Bibliothèque Rouge & Or (1962).
... Georges de Caunes (septembre 1962) jouait à Robinson Crusoë.
... l'on parlait de l'an 2000... de la conquête de l'espace.
... je lisais avant de m'endormir des pages de romans d'aventures comme ceux d'Enid Blyton - Le Club des cinq, ou de Jules Verne - L'Île mystérieuse, Le Château des Carpathes.
... pendant les vacances chaque dimanche nous devions faire signer un carnet de présence par le curé du village où nous nous étions arrêtés.
... mon père disait :
- Il n'y a pas de mauvais outils, il n'y a que de mauvais ouvriers. Proverbe...
- Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement. Une citation de Nicolas Boileau.
- Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Une maxime attribuée à Antoine Lavoisier.
- Plus on apprend, plus on s'aperçoit qu'on ne sait rien. Un vieil adage.
... ma mère disait :
- Vas où tu peux, meurs où tu dois.
... ma grand-mère disait :
- On n'est pas aux pièces ! quand nous lui faisions remarquer qu'elle mangeait trop lentement.
- Vous allez arriver à l' ite missa est ! quand nous tardions à prendre le chemin de l'église.
- Des cages à lapins ! Un premier immeuble était en construction en périphérie de la ville.
- On n'est pas aux pièces ! quand nous lui faisions remarquer qu'elle mangeait trop lentement.
- Vous allez arriver à l' ite missa est ! quand nous tardions à prendre le chemin de l'église.
- Des cages à lapins ! Un premier immeuble était en construction en périphérie de la ville.
... la maison et le jardin étaient grands. Mais tout semble plus grand quand on est petit.
Côté maison :
- La cave en rez de jardin : Une buanderie avec des bacs à laver en ciment. Y trônait à une époque, un pressoir à pomme. Je me souviens que ma mère s'était blessée avec l'appareil, mais je n'ai pas de souvenir de jus de pomme ou de cidre...
Une pièce où étaient conservées des pommes et des poires.
Une chaudière et un tas de charbon.
Côté jardin :
- Un "grand" pommier donnait des "grosses" pommes.
- Des jeunes cognassiers en espalier.
- Un chat aux moments des repas accourait au bruit de la paire de ciseaux qui nous servait à couper le mou que nous lui préparions.
- À 200 m de la maison coule l'orge. Un jour mon frère pêche un gardon de fond (d'après les pêcheurs qui nous faisaient face) et tout contents nous courons l'apporter à notre mère.
Côté maison :
- La cave en rez de jardin : Une buanderie avec des bacs à laver en ciment. Y trônait à une époque, un pressoir à pomme. Je me souviens que ma mère s'était blessée avec l'appareil, mais je n'ai pas de souvenir de jus de pomme ou de cidre...
Une pièce où étaient conservées des pommes et des poires.
Une chaudière et un tas de charbon.
Côté jardin :
- Un "grand" pommier donnait des "grosses" pommes.
- Des jeunes cognassiers en espalier.
- Un chat aux moments des repas accourait au bruit de la paire de ciseaux qui nous servait à couper le mou que nous lui préparions.
- À 200 m de la maison coule l'orge. Un jour mon frère pêche un gardon de fond (d'après les pêcheurs qui nous faisaient face) et tout contents nous courons l'apporter à notre mère.
... un enseignant évoquait le courage des coureurs cyclistes au début du 20ème siècle et en particulier l'histoire d'un champion qui avait réparé la fourche de son vélo dans une forge...
Une recherche sur Internet me permet de retrouver celui qui est devenu une légende du Tour de France : Eugène Christophe.
... un élève avait dit, dans je ne sais plus quelle circonstance, qu'il aimait les fraises à la crème chantilly. Le prof de maths lui avait répondu : moi je préfère les fraises sans crème et la crème sans fraises !
... un élève avait dit, dans je ne sais plus quelle circonstance, qu'il aimait les fraises à la crème chantilly. Le prof de maths lui avait répondu : moi je préfère les fraises sans crème et la crème sans fraises !
... des copains, amateurs de guitare écoutaient le groupe The Spotnicks.
... des magazines contenaient des disques souples. Sonorama ?
Je m'en souviens comme si c'était hier :
Une formule que l'on entend souvent dire. Mais de quoi se souviennent-ils donc ?
Des réponses avec le moteur de recherche Google :
- Du 10 mai 1981 : Élection de François Mitterrand.
- Un jour de Noël et de Nouvel An.
- Un été caniculaire.
- La rencontre avec Nobel. Nobel Boungou Colo, un joueur de basket-ball.
- Mon dernier rallye... Un sketch de Florence Foresti.
- Quand j'ai pris ma petite sœur dans les bras.
- Une rencontre sportive.
- Les aventures de Saturnin, le canard. Série télévisée diffusée entre 1965 et 1970.
- Des souvenirs sous la forme d'un album photos.
- Ma première bière.
- Un anniversaire, avec comme cadeau, la visite de Paris et de Disneyland.
- Du 11 février 1990 : Libération de Nelson Mandela.
- Un cinq-mâts, toutes voiles rentrées.
- Croiser le regard de celui qui allait devenir son compagnon pour la vie.
-
Comme une sensation de déjà-vu :
Au creux des souvenirs :
Cora Vaucaire,
Trois petites notes de musique, 1961
Paroles : Henri Colpi - Musique : Georges Delerue
Non, je ne me souviens plus :
André Bourvil
C'était bien, 1961
Paroles : Robert Nyel - Musique : Gaby Verlor
Il revient à ma mémoire :
Charles Trenet
Douce France, 1943
Paroles : Charles Trenet - Musique : Charles Trenet et Léo Chauliac
Mémoire d'éléphant :
Une femme actuelle m'a dit que pour avoir une mémoire d'éléphant, il faut :
Bouger. Cela serait vérifié chez la souris...
Dormir comme un loir (gris).
S'amuser comme un fou (comme une folle, ça marche aussi).
Manger. Le cerveau aime les protéines et les vitamines arrosées d'un ou deux verres de bon vin.
La Comédie humaine :
" L'espoir est une mémoire qui désire, le souvenir est une mémoire qui a joui. "
Honoré de Balzac (1799-1850) Un prince de la Bohème (1840).
Mémoire de l'enfance :
Alain Meilland
J'ai eu tort, je suis revenue
dans cette ville au loin perdue
où j'avais passé mon enfance :
Barbara
... des magazines contenaient des disques souples. Sonorama ?
... j'ai lu La Baye, une pièce de Philippe Adrien écrite en 1967. " Dans un pavillon en bord de mer, la famille Louis se prépare à recevoir la famille Jean. Ce dimanche commence mal : le repas n’est pas prêt, la table pas mise, la mère se désespère, le père ne fait rien, et les enfants font les enfants…" Clément Poirée / La Tempête.
Je m'en souviens comme si c'était hier :
Une formule que l'on entend souvent dire. Mais de quoi se souviennent-ils donc ?
Des réponses avec le moteur de recherche Google :
- Du 10 mai 1981 : Élection de François Mitterrand.
- Un jour de Noël et de Nouvel An.
- Un été caniculaire.
- La rencontre avec Nobel. Nobel Boungou Colo, un joueur de basket-ball.
- Mon dernier rallye... Un sketch de Florence Foresti.
- Quand j'ai pris ma petite sœur dans les bras.
- Une rencontre sportive.
- Les aventures de Saturnin, le canard. Série télévisée diffusée entre 1965 et 1970.
- Des souvenirs sous la forme d'un album photos.
- Ma première bière.
- Un anniversaire, avec comme cadeau, la visite de Paris et de Disneyland.
- Du 11 février 1990 : Libération de Nelson Mandela.
- Un cinq-mâts, toutes voiles rentrées.
- Croiser le regard de celui qui allait devenir son compagnon pour la vie.
-
Comme une sensation de déjà-vu :
Le déjà-vu serait un processus par lequel notre cerveau vérifie que la situation présente est bel et bien différente de ce qu'on a l'impression d'avoir déjà vécu.
Au creux des souvenirs :
Cora Vaucaire,
Trois petites notes de musique, 1961
Paroles : Henri Colpi - Musique : Georges Delerue
Non, je ne me souviens plus :
André Bourvil
C'était bien, 1961
Paroles : Robert Nyel - Musique : Gaby Verlor
Il revient à ma mémoire :
Charles Trenet
Douce France, 1943
Paroles : Charles Trenet - Musique : Charles Trenet et Léo Chauliac
Mémoire d'éléphant :
Une femme actuelle m'a dit que pour avoir une mémoire d'éléphant, il faut :
Bouger. Cela serait vérifié chez la souris...
Dormir comme un loir (gris).
S'amuser comme un fou (comme une folle, ça marche aussi).
Manger. Le cerveau aime les protéines et les vitamines arrosées d'un ou deux verres de bon vin.
La Comédie humaine :
" L'espoir est une mémoire qui désire, le souvenir est une mémoire qui a joui. "
Honoré de Balzac (1799-1850) Un prince de la Bohème (1840).
Mémoire de l'enfance :
Alain Meilland
J'ai eu tort, je suis revenue
dans cette ville au loin perdue
où j'avais passé mon enfance :
Barbara
A la recherche du temps perdu :
" [...] l'oubli [...] est un puissant instrument d'adaptation à la réalité parce qu'il détruit peu à peu en nous le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle. "
Marcel Proust (1871-1922) Albertine disparue (La fugitive) Chapitre 1 Le chagrin et l'oubli.
La scène de la madeleine est racontée dans Du coté de chez Swann - Combray - Mémoire volontaire et mémoire involontaire.
Texte complet.
Extrait (Pages 15, 16 et 17 du texte ci-dessus) :
" ... je portais à mes lèvres une cuillerée de thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. [...]
Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour là je ne sortait pas avant la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. [...]
Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l'église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. "
Les objets, les odeurs, les saveurs, les sons appellent les souvenirs. Voici quelques madeleines :
- l'arôme de la chicorée >>> et je revois la maison de mon enfance.
- le parfum de l'eau de Cologne >>> alors je pense à ma mère.
- l'odeur des peupliers après la pluie (Pétrichor) >>> et revient le souvenir de la promenade du dimanche après-midi.
- des capucines >>> me voilà au jardin de ma grand-mère.
- un train électrique miniature >>> retour à un Noël d'enfant avec un circuit ovale, un aiguillage, une voie de garage, un signal tricolore et le train à l'échelle O qui tourne et qui tourne encore...
- la chanson de Renaud - Mistral gagnant >>> là est ressuscitée la période de mon enfance où j'étais un client assidu d'une boutique, située à mi-chemin entre l'école et le domicile, qui vendait confiseries et illustrés. Je me souviens de deux titres : Hopalong Cassidy et Kit Carson.
- le crissement d'une paire de ciseaux amplifié par le bois de la table sur laquelle glisse la lame >>> et c'est ma mère penchée sur ses travaux de couture.
Et il y a d'autres images, senteurs, ou goûts qui provoquent des stimuli agréables mais sans me permettre de retrouver leurs origines. Comme la bonne odeur des hydrocarbures aromatiques (le benzène). Est-ce parce que je suis né à Notre Dame de Gravenchon, la cité du pétrole ?
Et comme le chante Johnny Hallyday : " Souvenirs, souvenirs vous resterez mes copains...
Les souvenirs viennent à ma rencontre :
Autobiographie parue en septembre 2019 du penseur Edgar Morin (né en 1921).
" Ces souvenirs ne sont pas venus selon un ordre chronologique comme le sont habituellement les Mémoires. Ils sont venus à ma rencontre selon l’inspiration, les circonstances. S’interpellant les uns les autres, certains en ont fait émerger d’autres de l’oubli.
Ils témoignent que j’ai pu admirer inconditionnellement des hommes ou femmes qui furent à la fois mes héros et mes amis.
Ils témoignent des dérives et des dégradations, mais aussi des grandeurs et des noblesses que les violents remous de l’Histoire ont entraînées chez tant de proches.
Ils témoignent des illuminations qui m’ont révélé mes vérités ; de mes émotions, de mes ferveurs, de mes douleurs, de mes bonheurs.
Ils témoignent que je suis devenu tout ce que j’ai rencontré.
Ils témoignent que le fils unique, orphelin de mère que j’étais, a trouvé dans sa vie des frères et des sœurs.
Ils témoignent de mes résistances : sous l’Occupation, puis au cours des guerres d’Algérie, de Yougoslavie, du Moyen-Orient, et contre la montée de deux barbaries, l’une venue du fond des âges, de la haine, du mépris, du fanatisme, l’autre froide, voire glacée, du calcul et du profit, toutes deux désormais sans freins.
Ces souvenirs témoignent enfin d’une extrême diversité de curiosités et d’intérêts, mais aussi d’une obsession essentielle, celle qu’exprimait Kant et qui n’a cessé de m’animer : Que puis-je savoir ? Que puis-je croire ? Que puis-je espérer ? Inséparable de la triple question : qu’est-ce que l’homme, la vie, l’univers ?
Cette interrogation, je me suis donné le droit de la poursuivre toute ma vie."
Edgar Morin / Fayard.
Croquis de mémoire :
De Mitterrand et Pompidou à Cocteau et Sartre en passant par Malraux, Gaston Gallimard, Orson Welles, Genet, Camus, Lacan, Mauriac et Montherlant, de Coco Chanel à Ava Gardner, de Hemingway à Luis-Miguel Dominguin, et à bien d'autres personnalités – sans oublier le trajet de l'auteur de sa province à Paris et à Saint-Germain-des-Prés –, Jean Cau (1925-1993) croque au hasard de sa plume des visages, des lieux et des situations surgis de sa mémoire. Il note «des impressions qui ne se sont pas délavées, des dialogues capturés jadis et naguère, des idées miennes sur les personnages qui ont traversé la scène, au cours de ma vie, et sur moi-même, principal acteur de celle-ci».
Alors, grâce à la maîtrise d'un style incomparable, de notations à la fois brillantes et retenues, grâce à une lucidité et à une sincérité de ton aujourd'hui fort rares, l'auteur de Croquis de mémoire, en se promenant dans les jardins du passé, a composé ici un magnifique bouquet de souvenirs, aux fleurs, feuillages et épines mêlés, et d'où montent les parfums de nos temps perdus et de notre histoire retrouvée. Éditions Gallimard.
Aharon Appelfeld :
Dans Histoire d'une vie, un récit autobiographique, il écrit :
Plus de cinquante ans ont passé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le cœur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu'il pleut, qu'il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui m'ont abrité longtemps. La mémoire, s'avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur.
Jean Cocteau :
" Le poète se souvient de l'avenir. " Journal d'un inconnu (1952).
Pierre Mac Orlan :
" Pour moi, écrire des chansons, c'est écrire mes mémoires. "
Mémoires en chansons (1962).
Andy Warhol :
" Je n'ai pas de mémoire. Chaque jour est un jour nouveau parce que je ne me rappelle pas le jour précédent. Chaque minute est comme la première minute de ma vie. J'essaie de me rappeler, mais je ne peux pas. C'est pour ça que je me suis marié - avec mon magnétophone. C'est pour ça que je cherche la compagnie des gens qui ont des cerveaux comme des magnétophones. Mon cerveau est comme un magnétophone qui n’aurait qu’un seul bouton - pour effacer."
Salvador Dali :
La persistance de la mémoire ou les montres molles (1931). Les souvenirs, à l'image de ces montres, se déforment pour devenir un monde malléable où le temps ne compte plus :
Isabelle Huppert :
Souvenir (Télérama n° 3493 du 24/12/2016).
" J'ai cinq ans. Je suis dans une ville d'eau. C'est l'été. Il fait chaud. Je sors d'une maison où nous séjournons. Seule.Je m'engage dans la rue. Audacieuse. Je marche longtemps. Je n'ai pas peur. Pour avancer j'ai tous les courages. Pour revenir, c'est une autre affaire. Impossible de retrouver mon chemin. Je pleure. Le monde était magique. Il est devenu hostile. Une dame croise ma route. S'étonne de me voie là. Me questionne. Comprend d'où je viens. Nous marchons. Nous cherchons. Longtemps. Une éternité. Elle me ramène devant ma porte. Ma mère m'attend. Folle d'inquiétude. Soulagée... J'ai l'impression d'avoir été au bout du monde. Ce n'était qu'au bout de la rue. J'ai cinq ans. "
Jean-François Kahn :
Mémoires d'outre-vies :
" Après trois quarts de siècle qui ont laissé des encoches, des brûlures et des blessures dans ma mémoire, les hasards d'une existence et d'une carrière non programmée ayant fait que je me suis retrouvé au cœur de la plupart des événements qui ont façonné le monde d'aujourd'hui, je me retourne, sidéré... Comment est-il possible que j'aie vécu tout ça ? "
" [...] l'oubli [...] est un puissant instrument d'adaptation à la réalité parce qu'il détruit peu à peu en nous le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle. "
Marcel Proust (1871-1922) Albertine disparue (La fugitive) Chapitre 1 Le chagrin et l'oubli.
La scène de la madeleine est racontée dans Du coté de chez Swann - Combray - Mémoire volontaire et mémoire involontaire.
Texte complet.
Extrait (Pages 15, 16 et 17 du texte ci-dessus) :
" ... je portais à mes lèvres une cuillerée de thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. [...]
Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour là je ne sortait pas avant la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. [...]
Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l'église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. "
Les objets, les odeurs, les saveurs, les sons appellent les souvenirs. Voici quelques madeleines :
- l'arôme de la chicorée >>> et je revois la maison de mon enfance.
- le parfum de l'eau de Cologne >>> alors je pense à ma mère.
- l'odeur des peupliers après la pluie (Pétrichor) >>> et revient le souvenir de la promenade du dimanche après-midi.
- des capucines >>> me voilà au jardin de ma grand-mère.
- un train électrique miniature >>> retour à un Noël d'enfant avec un circuit ovale, un aiguillage, une voie de garage, un signal tricolore et le train à l'échelle O qui tourne et qui tourne encore...
- la chanson de Renaud - Mistral gagnant >>> là est ressuscitée la période de mon enfance où j'étais un client assidu d'une boutique, située à mi-chemin entre l'école et le domicile, qui vendait confiseries et illustrés. Je me souviens de deux titres : Hopalong Cassidy et Kit Carson.
Et il y a d'autres images, senteurs, ou goûts qui provoquent des stimuli agréables mais sans me permettre de retrouver leurs origines. Comme la bonne odeur des hydrocarbures aromatiques (le benzène). Est-ce parce que je suis né à Notre Dame de Gravenchon, la cité du pétrole ?
Et comme le chante Johnny Hallyday : " Souvenirs, souvenirs vous resterez mes copains...
Les souvenirs viennent à ma rencontre :
Autobiographie parue en septembre 2019 du penseur Edgar Morin (né en 1921).
" Ces souvenirs ne sont pas venus selon un ordre chronologique comme le sont habituellement les Mémoires. Ils sont venus à ma rencontre selon l’inspiration, les circonstances. S’interpellant les uns les autres, certains en ont fait émerger d’autres de l’oubli.
Ils témoignent que j’ai pu admirer inconditionnellement des hommes ou femmes qui furent à la fois mes héros et mes amis.
Ils témoignent des dérives et des dégradations, mais aussi des grandeurs et des noblesses que les violents remous de l’Histoire ont entraînées chez tant de proches.
Ils témoignent des illuminations qui m’ont révélé mes vérités ; de mes émotions, de mes ferveurs, de mes douleurs, de mes bonheurs.
Ils témoignent que je suis devenu tout ce que j’ai rencontré.
Ils témoignent que le fils unique, orphelin de mère que j’étais, a trouvé dans sa vie des frères et des sœurs.
Ils témoignent de mes résistances : sous l’Occupation, puis au cours des guerres d’Algérie, de Yougoslavie, du Moyen-Orient, et contre la montée de deux barbaries, l’une venue du fond des âges, de la haine, du mépris, du fanatisme, l’autre froide, voire glacée, du calcul et du profit, toutes deux désormais sans freins.
Ces souvenirs témoignent enfin d’une extrême diversité de curiosités et d’intérêts, mais aussi d’une obsession essentielle, celle qu’exprimait Kant et qui n’a cessé de m’animer : Que puis-je savoir ? Que puis-je croire ? Que puis-je espérer ? Inséparable de la triple question : qu’est-ce que l’homme, la vie, l’univers ?
Cette interrogation, je me suis donné le droit de la poursuivre toute ma vie."
Edgar Morin / Fayard.
Croquis de mémoire :
De Mitterrand et Pompidou à Cocteau et Sartre en passant par Malraux, Gaston Gallimard, Orson Welles, Genet, Camus, Lacan, Mauriac et Montherlant, de Coco Chanel à Ava Gardner, de Hemingway à Luis-Miguel Dominguin, et à bien d'autres personnalités – sans oublier le trajet de l'auteur de sa province à Paris et à Saint-Germain-des-Prés –, Jean Cau (1925-1993) croque au hasard de sa plume des visages, des lieux et des situations surgis de sa mémoire. Il note «des impressions qui ne se sont pas délavées, des dialogues capturés jadis et naguère, des idées miennes sur les personnages qui ont traversé la scène, au cours de ma vie, et sur moi-même, principal acteur de celle-ci».
Alors, grâce à la maîtrise d'un style incomparable, de notations à la fois brillantes et retenues, grâce à une lucidité et à une sincérité de ton aujourd'hui fort rares, l'auteur de Croquis de mémoire, en se promenant dans les jardins du passé, a composé ici un magnifique bouquet de souvenirs, aux fleurs, feuillages et épines mêlés, et d'où montent les parfums de nos temps perdus et de notre histoire retrouvée. Éditions Gallimard.
Aharon Appelfeld :
Dans Histoire d'une vie, un récit autobiographique, il écrit :
Plus de cinquante ans ont passé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le cœur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu'il pleut, qu'il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui m'ont abrité longtemps. La mémoire, s'avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur.
Jean Cocteau :
" Le poète se souvient de l'avenir. " Journal d'un inconnu (1952).
Pierre Mac Orlan :
" Pour moi, écrire des chansons, c'est écrire mes mémoires. "
Mémoires en chansons (1962).
Andy Warhol :
" Je n'ai pas de mémoire. Chaque jour est un jour nouveau parce que je ne me rappelle pas le jour précédent. Chaque minute est comme la première minute de ma vie. J'essaie de me rappeler, mais je ne peux pas. C'est pour ça que je me suis marié - avec mon magnétophone. C'est pour ça que je cherche la compagnie des gens qui ont des cerveaux comme des magnétophones. Mon cerveau est comme un magnétophone qui n’aurait qu’un seul bouton - pour effacer."
Salvador Dali :
La persistance de la mémoire ou les montres molles (1931). Les souvenirs, à l'image de ces montres, se déforment pour devenir un monde malléable où le temps ne compte plus :
Isabelle Huppert :
Souvenir (Télérama n° 3493 du 24/12/2016).
" J'ai cinq ans. Je suis dans une ville d'eau. C'est l'été. Il fait chaud. Je sors d'une maison où nous séjournons. Seule.Je m'engage dans la rue. Audacieuse. Je marche longtemps. Je n'ai pas peur. Pour avancer j'ai tous les courages. Pour revenir, c'est une autre affaire. Impossible de retrouver mon chemin. Je pleure. Le monde était magique. Il est devenu hostile. Une dame croise ma route. S'étonne de me voie là. Me questionne. Comprend d'où je viens. Nous marchons. Nous cherchons. Longtemps. Une éternité. Elle me ramène devant ma porte. Ma mère m'attend. Folle d'inquiétude. Soulagée... J'ai l'impression d'avoir été au bout du monde. Ce n'était qu'au bout de la rue. J'ai cinq ans. "
Jean-François Kahn :
Mémoires d'outre-vies :
" Après trois quarts de siècle qui ont laissé des encoches, des brûlures et des blessures dans ma mémoire, les hasards d'une existence et d'une carrière non programmée ayant fait que je me suis retrouvé au cœur de la plupart des événements qui ont façonné le monde d'aujourd'hui, je me retourne, sidéré... Comment est-il possible que j'aie vécu tout ça ? "
Charles Trenet :
" Il revient à ma mémoire / Des souvenirs familiers / Je revois ma blouse noire / Lorsque j'étais écolier..."
Claude Dubois :
J'ai souvenir encore (1966) - Paroles.
Georges Perec :
W ou le souvenir d'enfance est un roman publié en 1975. Le texte alterne fiction et autobiographie.
>>> Une enfance suspendue et diffractée dans W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec - Monia Ben Jalloul, revue POSTURES.
>>> Les affects entre parenthèses : W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec - Maryline Heck, Fabula.
Je me souviens est un recueil de souvenirs publié en 1978. "Ces je me souviens ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'État, des alpinistes et des monstres sacrés." Georges Perec.
>>> Quelques uns de ces souvenirs sont sur le site de Philippe De Jonckheere.
>>> Une vie, une œuvre : Georges Perec. Un documentaire de Catherine Pont-Humbert et Annie Douel :
" Il revient à ma mémoire / Des souvenirs familiers / Je revois ma blouse noire / Lorsque j'étais écolier..."
Claude Dubois :
J'ai souvenir encore (1966) - Paroles.
Georges Perec :
W ou le souvenir d'enfance est un roman publié en 1975. Le texte alterne fiction et autobiographie.
>>> Une enfance suspendue et diffractée dans W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec - Monia Ben Jalloul, revue POSTURES.
>>> Les affects entre parenthèses : W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec - Maryline Heck, Fabula.
Je me souviens est un recueil de souvenirs publié en 1978. "Ces je me souviens ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'État, des alpinistes et des monstres sacrés." Georges Perec.
>>> Quelques uns de ces souvenirs sont sur le site de Philippe De Jonckheere.
>>> Une vie, une œuvre : Georges Perec. Un documentaire de Catherine Pont-Humbert et Annie Douel :
>>> Association Georges Perec / Jean-Luc Joly.
François-René de Chateaubriand :
Les Mémoires d'outre-tombe sont la principale œuvre de François-René de Chateaubriand (1768-1848), dont la rédaction commence en 1809, sous le titre Mémoires de ma vie, et s'achève en 1841. L'édition originale des Mémoires d'outre-tombe, titre final du projet, est publiée en douze volumes entre 1849 et 1850 chez Penaud frères (Paris), après une diffusion en feuilleton dans le journal La Presse. Chateaubriand souhaitait que ces mémoires ne soient publiés qu'après sa mort, d'où leur titre. (Wikipédia)
Il y a quatre ans qu’à mon retour de la Terre Sainte, j’achetai près du hameau d’Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Châtenay, une maison de jardinier, cachée parmi les collines couvertes de bois. Le terrain inégal et sablonneux dépendant de cette maison n’était qu’un verger sauvage au bout duquel se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers... Lire la suite.
Les Mémoires d'outre-tombe sont la principale œuvre de François-René de Chateaubriand (1768-1848), dont la rédaction commence en 1809, sous le titre Mémoires de ma vie, et s'achève en 1841. L'édition originale des Mémoires d'outre-tombe, titre final du projet, est publiée en douze volumes entre 1849 et 1850 chez Penaud frères (Paris), après une diffusion en feuilleton dans le journal La Presse. Chateaubriand souhaitait que ces mémoires ne soient publiés qu'après sa mort, d'où leur titre. (Wikipédia)
Il y a quatre ans qu’à mon retour de la Terre Sainte, j’achetai près du hameau d’Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Châtenay, une maison de jardinier, cachée parmi les collines couvertes de bois. Le terrain inégal et sablonneux dépendant de cette maison n’était qu’un verger sauvage au bout duquel se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers... Lire la suite.
L'image manquante :
Au milieu de la vie,
l’enfance revient.
C’est une eau douce
et amère.
Mon enfance, je la cherche,
comme une image perdue.
Ou plutôt,
c’est elle qui me réclame
Est-ce parce que
j'ai cinquante ans ?
Parce que j'ai connu des temps agités
où alternaient craintes et
espérances ?
Le souvenir est là,
maintenant,
il me cogne aux tempes,
je voudrais le chasser.
Avec de la terre et de l’eau,
avec les morts, les rizières,
avec des mains vivantes,
on fait un homme
Il suffit de pas grand-chose.
Il suffit de vouloir.
Son costume est blanc, sa cravate sombre.
Je voudrais le tenir
contre moi,
C’est mon père...
l’enfance revient.
C’est une eau douce
et amère.
Mon enfance, je la cherche,
comme une image perdue.
Ou plutôt,
c’est elle qui me réclame
Est-ce parce que
j'ai cinquante ans ?
Parce que j'ai connu des temps agités
où alternaient craintes et
espérances ?
Le souvenir est là,
maintenant,
il me cogne aux tempes,
je voudrais le chasser.
Avec de la terre et de l’eau,
avec les morts, les rizières,
avec des mains vivantes,
on fait un homme
Il suffit de pas grand-chose.
Il suffit de vouloir.
Son costume est blanc, sa cravate sombre.
Je voudrais le tenir
contre moi,
C’est mon père...
Ce texte est un extrait du commentaire du film L'image manquante de
Rithy Panh (écriture et réalisation) & Christophe Bataille (commentaires).
Amarcord :
L’art de la mémoire de Federico Fellini.
Le souvenir se mêlant à l'imaginaire, le récit à la fable, c'est tout naturellement que le film devient fabuleux. La féerie de la mémoire confère aux gens et aux choses des dimensions irréelles. - Jean-Louis Bory, Le Nouvel Observateur, 7 mai 1974.
L’art de la mémoire de Federico Fellini.
Le souvenir se mêlant à l'imaginaire, le récit à la fable, c'est tout naturellement que le film devient fabuleux. La féerie de la mémoire confère aux gens et aux choses des dimensions irréelles. - Jean-Louis Bory, Le Nouvel Observateur, 7 mai 1974.
Canal Académie :
- La mémoire, nouvelles connaissances, mécanismes et pathologies.
- Le passé entre obsession et oubli.
- La mémoire, nouvelles connaissances, mécanismes et pathologies.
- Le passé entre obsession et oubli.
" Nos sens sont de grands fournisseurs de
souvenirs agréables.
Quand on est enfant, on perçoit le monde avec sérieux, on fait
tout avec sérieux.
Nos sens, visuels, gustatifs, olfactifs, sont des
capteurs qui se traduisent en émotions."
Patrick
Estrade - Psychologue
L'oubli :
" Les souvenirs d'enfance sont ceux sur
lesquels on se construit.
Ils sont la garantie qu'on a un passé.
Et
quand on a un passé, c'est qu'on est sûr d'avoir une histoire et qu'on
peut donc penser à un avenir "
Susana Elkin -
Psychologue
" On va chercher dans ses souvenirs ceux
qui donnent une forme cohérente à la manière dont on se sent à un moment
donné "
Boris Cyrulnik - Neuropsychiatre
" Il y a ainsi les souvenirs que l'on
convoque, ceux qui reviennent brusquement, mais aussi des événements
propices au surgissement des souvenirs :
la naissance d'un enfant, la
mort des parents, les fêtes de famille.
Ce sont des moments où se
manifeste le socle commun des souvenirs familiaux.
Ce socle a plusieurs composantes : les valeurs, les convictions que
l'on sollicite pour l'éducation de ses propres enfants,
les histoires,
les faits marquants du passé familial et les rites (chansons, recettes…)
que tout le monde va partager."
Anne Muxel - Sociologue
" Ces instants de retour sur soi se
multiplient souvent en vieillissant.
On dispose alors volontiers autour
de soi objets, photos, lettres qui sont autant d'amorceurs de
souvenirs."
Boris Cyrulnik - Neuropsychiatre
" On vit ainsi dans la représentation
de son passé ou, du moins, on se met à relire sa propre histoire.
Cette
complétude, cette boucle qui se boucle, est aussi une période de la vie
où le besoin de transmission se fait plus pressant.
C'est quasi
mécanique et cela saute en général une génération.
C'est auprès des petits-enfants que s'effectue cette transmission des
souvenirs."
Anne Muxel - Sociologue
" Mes souvenirs sont comme des îles flottantes, des moments de grande
netteté, où chaque détail - mes robes, mes souliers - m'apparaît avec
une précision extraordinaire.
J'utilise ma mémoire comme
les menuisiers leurs outils, mes souvenirs sont les matériaux avec
lesquels je travaille.
Quand j'écris, ils reviennent. C'est magnifique
de vivre en permanence avec ses souvenirs d'enfance.
Les mêler à la
''grande histoire'' aide à comprendre ce qu'on a soi-même vécu."
Rosetta Loy - Auteure
Les souvenirs ont une certaine limite. Ils oscillent entre la vérité subjective, la fiction et le souvenir de ce que nous aurions aimé vivre.
Les souvenirs ont une certaine limite. Ils oscillent entre la vérité subjective, la fiction et le souvenir de ce que nous aurions aimé vivre.
L'oubli :
France Culture / Les chemins de la philosophie :
3/4 = Pardonner, est-ce oublier ?
Mnémotechnique :
>>> Le palais de la mémoire - Méthode fondée sur le souvenir de lieux connus, auxquels on associe les éléments que l'on souhaite mémoriser.
Un petit air qui me trotte dans la tête :
Le Tourbillon de Serge Rezvani, une chanson créée par Jeanne Moreau
pour la bande originale du film Jules et Jim de François Truffaut...
(Texte et infos sur la page You Tube)
Le Tourbillon de Serge Rezvani, une chanson créée par Jeanne Moreau
pour la bande originale du film Jules et Jim de François Truffaut...
(Texte et infos sur la page You Tube)
♬ Chacun pour soi est reparti
Dans le tourbillon de la vie... ♬