Brigitte L.

 
Je variais tes grains ; puis en forme de gerbe
Cueillie aux bords des champs d’été,
Tu me voyais suspendre à ta cage superbe
Un cœur de laitue, un brin d’herbe
Entre les barreaux becqueté !

Extrait de VERS À MON CHARDONNERET - Reine Garde (1810-1887) - Félibresse.

Quand martin, martin, martin
Se lève de bon matin,
Le martin, martin-pêcheur
Se réveille de bonne heure.

Il va pêcher le goujon
Dans le fleuve, auprès des joncs,
Se régale d’alevins,
Boit de l’eau mais pas de vin.

Puis martin, martin, martin
Va dormir jusqu’au matin.
Je souhaite de grand cœur
Devenir martin-pêcheur.

Le martin-pêcheur - Robert Desnos (1900-1945) - Poète.

La mer
Aux bateaux goudronnés laisse un parfum amer

Qui parle des pays lointains où le vent mène.
Le fleuve - Charles Cros (1842-1888) - Écrivain - Inventeur.

Il flotte
mon bouchon
il danse
sur la vague
j'ai les yeux
dans le vague
et pas sur l'hameçon
.

Jour de pêche - Ma douce.


Le reflet est pour les couleurs ce que l'écho est pour le son.
Joseph Joubert (1754-1824) - Essayiste et moraliste.


Le babillard a quelquefois de l'esprit, il plaît et il nous amuse quelque temps : c'est un gazouillement agréable ; le bavard n'est pas sans sottise, il ne tarde pas à le prouver et finit toujours par nous déplaire : c'est un bourdonnement insupportable.
Citation de l'Abbé Roubaud (1730 - 1792) - Physiocrate.

Le Royal Cercle Coecilia est créé en 1861 par des notables ostendais.
Le but de cette association est de faire connaitre la culture et plus particulièrement la musique (Santa Coecilia -Sainte Cécile en français- est la patronne des musiciens). Elle a aussi un but philanthropique, et soutient chaque année une œuvre de bienfaisance. Sa devise : "Art et Charité". Afin de recueillir d'avantage de fonds, les membres du Cercle Coecilia décidèrent d'organiser un bal, nommé le Bal du Rat Mort, en souvenir d'un voyage à Paris et d'une tournée Place Pigalle de quelques-uns des membres de l'association avec une étape au Café du Rat Mort. Le bal se déroula pour la première fois au Casino-Kursaal d'Ostende le 21 février 1898. Ce n'était alors qu'une fête privée. Avec le temps le bal est devenu un évènement festif important dans la station balnéaire et masqué et costumé il clôture les festivités du Carnaval d'Ostende fin février ou début mars. L'élection du plus beau costume constitue le moment fort de la soirée.
>>> Le Bal du Rat Mort.


L’après-midi d’un dimanche je voudrais bien,
quand il fait chaud et qu’il y a de gros raisins,
dîner chez une vieille fille en une grande
maison de campagne chaude, fraîche, où l’on tend du linge,
du linge propre, à des cordes, des liens.
Dans la cour il y aurait des petits poussins,
qui iraient près du puits — et une jeune fille
dînerait avec nous deux seuls comme en famille.
Nous ferions un dîner lourd, et le vol-au-vent
serait sucré avec deux gros pigeons dedans.
Nous prendrions le café tous les trois, et ensuite
Nous plierions notre serviette très vite,
pour aller voir dans le jardin plein de choux bleus.
La vieille nous laisserait au jardin tous deux.
Nous nous embrasserions longtemps, laissant nos bouches
rouges collées auprès des coquelicots rouges.
Puis les vêpres sonneraient doucement, — alors
elle et moi nous nous presserions encor plus fort.

L'après-midi - Francis Jammes (1868-1938) - Écrivain.


... elles ont la face tannée par les soleils radieux et les vents qui passent...
FEUILLES D'HERBE - UNE FEMME M'ATTEND ! - Walt Whitman.

... la main d'un maître anime le clavecin des prés...
Illuminations - Soir Historique - Arthur Rimbaud (1854-1891) - Poète..


Toutes les femmes plaisent qui ont le genre de visage de la femme qu'on aime. Toutes les femmes sont antipathiques qui ont le genre de visage de la femme avec laquelle on a eu des mécomptes.
Citation de Paul Léautaud (1872-1956) - Écrivain.

Pas tout à fait inconnue.

Qu’ils étaient doux ces jours de mon enfance
Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin,
je coulai ma douce existence,
Sans songer au lendemain.
Que me servait que tant de connaissances
A mon esprit vinssent donner l’essor,
On n’a pas besoin des sciences,
Lorsque l’on vit dans l’âge d’or !
Mon cœur encore tendre et novice,
Ne connaissait pas la noirceur,
De la vie en cueillant les fleurs,
Je n’en sentais pas les épines,
Et mes caresses enfantines
Étaient pures et sans aigreurs.
Croyais-je, exempt de toute peine
Que, dans notre vaste univers,
Tous les maux sortis des enfers,
Avaient établi leur domaine ?

Nous sommes loin de l’heureux temps
Règne de Saturne et de Rhée,
Où les vertus, les fléaux des méchants,
Sur la terre étaient adorées,
Car dans ces heureuses contrées
Les hommes étaient des enfants.

L’enfance - Gérard de Nerval (1808-1855) - Écrivain.

Esseulée depuis si longtemps, tout me ronge
Plus de rêves, plus de chimères, plus de songes
Rien que l'absence pour seul et unique allié
...

Elle me tue la solitude - Charlotte Boiteau.

Aladin frotta sans y penser l'anneau que le magicien africain lui avait mis au doigt et dont il ne connaissait pas encore la vertu. Aussitôt un génie d'une figure énorme et d'un regard épouvantable s'éleva devant lui comme de dessous la terre, jusqu'à ce qu'il atteignît de la tête la voûte, et dit à Aladin ces paroles : Que veux-tu ?
>>> Aladin ou la lampe merveilleuse.