L’intégration de l’Asie du Sud et de l’Est dans la mondialisation

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Shangai - Premier port du monde et principal centre industriel de la Chine.

L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la croissance et l’intégration progressive dans la mondialisation

L’Asie, le plus grand continent du monde en termes de superficie et de population, avec une histoire de plusieurs milliers d'années, est un moteur de croissance de la mondialisation. Celle-ci pose toutefois plusieurs défis à la région.

Géographie :
Asie du Sud = Inde, Pakistan, Bangladesh
Asie du Sud-Est = Indonésie, Philippines, Vietnam, Thaïlande, Birmanie
Asie de l’Est = Chine, Japon, Corée du Sud

Démographie :
La région se caractérise par une tradition millénaire de collecte d’informations démographiques, mais les recensements modernes ne sont apparus que vers le milieu du 20ème siècle.
Avec 3,8 milliards d’habitants (dont 126 millions au Japon ; 150 millions au Bangladesh ; 268 millions en Indonésie ; 1,2 milliard en Inde ; 1,4 milliard en Chine) la région rassemble 50 % de la population mondiale.
Elle comprend aussi des pays parmi les moins peuplés du monde : le sultanat de Brunei (370 000 habitants), le Timor oriental (1,3 million) et la Mongolie (2,6 millions). Elle présente donc une grande hétérogénéité démographique.
La transition démographique (processus par lequel une population passe d'un régime démographique caractérisé par un taux de mortalité et un taux de natalité élevés à un nouveau régime caractérisé par un taux de mortalité puis un taux de natalité faibles) est achevée ou en cours d'achèvement. À un extrême se trouve le Japon, qui a achevé ce processus transitionnel depuis plusieurs décennies et est désormais le pays au monde dans lequel le processus de vieillissement est le plus avancé. À l’autre extrême se trouvent des pays comme le Cambodge et le Laos qui n’en sont qu’aux prémices de la transition.
Évolution de la population - Exemples : Japon = - 2,4 ‰ ; Chine = 5 ‰ ; Vietnam = 10 ‰ ; Inde : 15 ‰.
La situation démographique dépend des politiques antinatalistes menées dans certains pays (politique de l’enfant unique en Chine depuis 1979) et du niveau de développement (la fécondité est plus haute dans les pays peu développés, comme le Pakistan et le Bangladesh).
Dans cette région du monde les transitions démographiques ont été parmi les plus rapides, tant en matière de baisse de la fécondité que de la mortalité. Aujourd’hui certains gouvernements ont mis en place des mesures originales et culturellement adaptées pour redresser leur croissance démographique.
Ce poids démographique est à la fois une potentialité (main-d’œuvre importante, jeune et bien formée) et un frein pour le développement (problèmes de santé, de logement et risques pour les populations exposées aux changements climatiques).
L’urbanisation rapide de la population de la région est l’une des transformations majeures de la seconde moitié du 20ème siècle qui se poursuit actuellement.
En termes de développement humain (Indice de développement humain = Indicateur qui prend en compte le revenu, l’éducation et l’espérance de vie à la naissance), la région Asie de l’Est affiche des performances meilleures que celles de l’Asie du Sud mais toujours inférieures à celles des pays de l’OCDE.
Des situations nationales politiques, économiques et sociales très différentes existent par ailleurs au sein de la région.

Économie :
Les étapes de l’intégration progressive de l’Asie du Sud et de l’Est dans la mondialisation :


Après la Seconde guerre mondiale la région a connu une croissance économique spectaculaire.
L’essor de l’Asie résulte principalement de pays ayant choisi d’orienter leur politique vers une intégration internationale :
- influence de la Chine : Banque asiatique d’investissement (AIIB), projet Ceinture et Route ou nouvelle route de la soie (BRI)
- accords de libre échange : ASEAN, TPP, RCEP
- présence de l’Inde en Asie du Sud-Est : participation à l'ASEAN qui est son 4ème partenaire commercial, après la Chine, l’Union Européenne et les États-Unis.

La Chine est aujourd’hui la 2ème puissance mondiale en termes de Produit Intérieur Brut avec 13 600 milliards US$.
Le Japon est 3ème avec 4 900 milliards US$.
L'inde est 7ème avec 2 700 milliards US$.
La Corée du Sud est 12ème avec 1 600 milliards US$.
L’Indonésie 15ème avec 1 000 milliards US$.

La croissance s’appuie sur :
- un système éducatif et universitaire performant, surtout en Corée du Sud, au Japon, à Shanghai en Chine
- une main-d’œuvre nombreuse et qualifiée
La région particulièrement attractive pour les entreprises est une destination pour les investissements directs étrangers (IDE).

Cette croissance est essentiellement fondée sur une production manufacturière :
- industrie lourde (acier, chantiers navals)
- biens d’équipement et de consommation (automobile, électronique)
- industrie de pointe (informatique, télécommunication, biotechnologies, espace)
Les grands équipements se développent, particulièrement en Chine :
- port et aéroport de Shanghai
- barrage des Trois-Gorges (la plus grande centrale hydroélectrique au monde)
- mise en valeur des régions de l’Ouest (gazoduc, ligne de chemin de fer, centrale thermique à charbon "propre")

L’intégration internationale sur le plan commercial offre à la fois potentialités et opportunités mais aussi risques, défis et instabilités.
La croissance économique inégale pose de nombreux défis :
- sociaux = pauvreté, sous-nutrition, exode rural, litiges territoriaux, émergence d’un nationalisme radical, rivalités régionales (comme en mer de Chine où le Japon et la Chine se disputent le leadership du secteur avec la délimitation de zones économiques exclusives (ZEE) menaçant la sécurité, la sûreté et la libre navigation maritime et insulaire de la région, et causant de lourdes pertes humaines et matérielles.) risquent de freiner l’intégration régionale.
- environnementaux = changement climatique, épidémies, catastrophes naturelles, pollution des airs et des eaux, essais nucléaires.

Face à ces défis, en 2019, les dirigeants, réunis à la 25ème Conférence internationale sur l'avenir de l'Asie, événement organisé annuellement depuis 1995 par le groupe japonais Nikkei, ont convenu que tous les pays du continent devaient agir ensemble pour une Asie pacifique et prospère en concentrant les débats sur la guerre commerciale sino-américaine et ses impacts en Asie, les mesures des pays et des milieux d’entreprises asiatiques pour faire face à cette guerre commerciale ainsi que le rôle des start-up dans la région.. Dans cet objectif, chaque pays se doit d’agir de manière responsable, sur la base de l’égalité et du respect du droit international.

Asie, le nouveau centre du Monde :
Hong Kong - Terminal à conteneurs de Tsing Yi.